Le bruit des vagues qui se heurtes contre les rochers, la plainte grave des morts-vivants qui déambules, le cri strident des prisonniers qui leurs servent de repas, et les paroles inaudibles qui se mêle au brouhaha. Il a l’impression que sa tête va éclater alors qu’un cris encore plus perçant surplombe le bruit déjà ahurissant. Aura-t-il donc compris qu’il s’agissait de son propre cri ? Les mains collées aux oreilles, il observe ce macabre spectacle qui ne peut être que tout droit sorti des flammes de l’enfer. Le sang, il y a du sang partout; des morts, il y a des morts partout. L’enfer : le monde lui a-t-il donc ouvert ses portes ? Les yeux grands écarquiller, Victor n’oubliera jamais cette vision d’horreur qui fut le premier pas vers une perte de contact avec la réalité. Perte de contact sur laquelle il ne pouvait désormais plus avoir d’emprise.

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48 ans plus tôt, il faisait face aux premiers symptômes de la maladie. L’adolescent responsable qu’il était devint rapidement désordonné, tentant de lutter contre des voix qui faisait leur apparitions insidieuse dans sa tête. Fort heureusement pour lui, il s’avérait être le fils d’un renommé psychiatre, qui reconnu immédiatement les symptômes et qui s’assura que la situation de son fils ne soit pas découverte. C’est qu’il avait de grand projets pour lui, puisqu’il espérait le voir suivre ces traces. Plans, pour lesquels l’adolescent étaient tout à fait d’accord. Il avait toujours admirer son père et avait développer une véritable passion pour la psychiatrie. Quel ne fut pas son malheur de découvrir qu’il était lui-même atteint d’une maladie mentale. Qui voudrait d’un psychiatre fou ? C’est la raison qui poussa son père à falsifier des documents afin de pouvoir procurer une médication adaptée à son fils. Il fallu bien quelques années avant de trouver la dose adéquate, mais une fois cela fait; son unique enfant allait pouvoir exercer le métier de ses rêves en toute tranquillité.

Si le couple Zachée avait voulu d’autres enfants, il n’en avait pas été capable; et c’est d’ailleurs peut-être la raison qui les poussait à placer autant d’espoir en leur fils unique. Une pression qu’il lui sembla gérer à merveille en se montrant sage et obéissant. Néanmoins, celle-ci eu beaucoup plus d’impact sur lui, qu’il n’osai se l’avouer. Au fil du temps, l’idée farfelue de dérober des objets se fit de plus en plus présente dans son esprit. Oh ce n’était pas par cupidité ou besoin, puisqu’il aurait soutirer à peu près n’importe quelle babioles. C’est lorsqu’il passa à l’acte, qu’il réalisa l’ampleur de l’excitation et du soulagement que cela lui procurait. Pleinement conscient qu’il s’agissait là de cleptomanie, il préféra ignorer ce détail; de toute façon l’obsession était devenue bien trop grande pour qu’il cherche à s’en défaire. Il n’en parla jamais à personne, pas même à son père. Sa discrétion ne le fit que rarement prendre, et dans le cas contraire il parvenait à inventer des excuses suffisamment crédibles ou à convaincre la victime de ne pas porter plainte. Savoir plaider sa cause fut un atout qu’il développa presque naturellement.

Devenu adulte, et portant le nom Zachée, ont lui ouvrit bien grande les portes d’une prestigieuse université qui allait faire de lui un psychiatre de premier choix. Après tout, n’avait-il pas cela dans les gênes ? Il obtenu son diplôme avec mention honorable, et il devint effectivement un professionnel que l’ont référait avec aisance. Si bien que lorsque le projet de l’Île vu le jour, il fut l’un des premier psychiatre à qui l’ont proposa un poste qu’il ne pu refuser. Bourreau de travail, il n’avait connu que de courtes romance et n’avait donc aucune attache sur le continent, ce qui facilita sa prise de décision. En quête d’une reconnaissance et d’un prestige, qui tarda beaucoup trop a arriver; il déchanta assez rapidement. Pas qu’il n’aimait pas son travail ou qu’il cessa de s’y impliquer, bien au contraire. Mais il lui arrivait parfois de négliger ses engagements, et plus particulièrement son étique, envers le régime carcéral. Certains prisonniers, plus influents que les autres, eut droit à des traitements de faveurs, tout particulièrement sous forme d’informations confidentielles. Il savait pertinemment que celles-ci seraient utilisées tôt ou tard, mais jamais il n’avait imaginer un seul instant qu’une mutinerie puisse se préparer.

Le jour venu, il n’eut d’autre choix que de venir en aide aux criminels afin de préserver sa propre vie. Il se retrouva donc à ouvrir des portes à l’aide de son badge, ainsi qu’à conduire un groupe de bandits vers l’armurerie. Il allait y avoir des victimes, il en avait parfaitement conscience, mais il était hors de question qu’il en fasse partie ! Cette coopération lui sauva en partie la vie, puisqu’il put compter sur le soutient d’un patient, et de quelques prisonniers, pour défendre vivement son honneur. Patient qui allait, plus tard, devenir l’un de ses plus fidèle adeptes. C’est d’ailleurs accompagné de ce patient, d’Henry Howell et d’une poignée de criminels, qu’il prit la fuite lorsque ceux-ci décidèrent de rejoindre le Continent. Malheureusement, dans la précipitation il en oublia sa collection d’objets dérobés, ainsi que sa médicamentation.

Howell rassembla des Hommes de confiance et pris la tête du groupe, faisant de Victor son second. Tous ignorait le mal qui rongeait de plus en plus le soixantenaire et qui venait aliéner ses pensés pourtant autrefois si rationnelles. Les hallucinations ne mirent pas bien longtemps à le tourmenter, de même que les idées délirantes qui se firent de plus en plus oppressantes. Si au début il tenta de les ignorer, ce ne fut qu’une question de temps avant qu’elles le submerge totalement. Il se laissa convaincre que les Hommes avaient laissé le malin prendre possession du monde ainsi que de leurs corps, les condamnant ainsi à errer après la mort. Il vint également à croire que la seule solution, afin de vaincre le maléfice, était le sacrifice de certains élues. Des élues qui auraient été choisis afin d’offrir leurs vies pour sauver le monde et ainsi réduire, voir même empêcher, les morts de se relever. Ces individus étaient, selon lui, soigneusement choisi grâce à des signes évocateur, qui n’étaient en fait que le résultat aléatoire de ses hallucinations. Désormais au service des voix qu’il entendaient, celles-ci le poussèrent également à penser qu’afin de se purifier du mal, ils devaient consommer la chair humaine de ces élues sacrifiés, qui portait en eux l’unique remède.

Occupant une position influente dans le groupe, et ayant déjà la confiance de quelques uns d’entre eux; il entreprit de convaincre les plus influençables; allant même jusqu’à leur proposer un mélange afin d’ouvrir leur esprit à la vérité. Concoction qui était évidemment composé de drogues ou de plantes hallucinogènes. Quoi de mieux pour égarer l’esprit déjà fragile d’une personne ? Il enfonça le clou en leur rappelant qu’ils avaient été choisi pour reconstruire la société, s’ils parvenaient à combattre la malédiction. Convaincu d’un certain bien-fondé de sa cause, il instaura ainsi, au nombre d’une fois par semaine, un rite sacrificiel qui se complétait par le cannibalisme. Rituel, dont le chef Howell et la plupart des membres du groupe ignorait tout, bien évidemment. C’est qu’il ne cherchait en aucun cas a s’en vanter, comme si quelque part au fond de lui, il avait conscience qu’on y réagirait avec protestation. La folie de Victor pouvait-elle le conduire à commettre pire atrocités que celles-là, ou avait-il déjà touché le fond ?