Chapitre I - Enfance paisible
Je suis née dans les 90's à Chalchuapa de la belle terre du Salvador. Mes parents n'étaient pas riches donc ma mère accoucha à la ville à Santa Ana. Je porte le nom de mon père, mais c'est ma mère qui m'a élevé et ça se ressent. Mon père était un mécanicien et c'est à peu près la seule chose qu'il m'a vraiment transmise mais au moins, il l'a bien fait et j'ai passé la majeure partie de mon enfance à traîner dans son garage ou sur les casses à ramasser du matériel pour apprendre avec les moyens du bord. Je suis maintenant capable de réparer basically n'importe quoi avec un moteur et le pire, c'est que j'aime ça.
J'allais à l'école mais mon vrai plaisir, gamine, était d'aller chercher les anonas et mamones afin d'en couler le jus ou en faire des salades. J'étais relativement paisible était enfante, je ne pleurais jamais, faisais mes affaires dans mon coin sans déranger ni mes parents, ni mes 2 frères plus âgés ou ma soeur de 2 ans ma cadette.

Chapitre II - Adolescence explosive
C'est quand j'ai atteint les quatorze, quinze ans que j'ai découvert l'aspect impulsif et violent de ma personnalité. Un jour, ma mère fatiguée de venir me chercher avec des bleus et la lèvre en sang à l'école m'avertie que je finirais comme mon grand père, tué d'une balle dans le dos, parce que la violence est toujours la plus lâche et personne n'agresse de front quelqu'un qui n'a pas peur. Ce fut à la fois la période durant laquelle je fis le plus de travail sur moi-même pour grandir tout en découvrant des aspects de ma personnalité qui n'étaient pas particulièrement attractifs.
Pas mal de travail sur moi donc pour obtenir de meilleures notes à l'école afin de pouvoir continuer mais aussi afin de passer moins de temps dans les moteurs, devenir plus fille aux yeux de ma mère et correspondre à son idéal. D'autant qu'étant l'ainée de ses deux filles, je me devais de montrer l'exemple afin que ma soeur parte sur la bonne voix.

Chapitre III - Jeunesse irrésistible
J'ai atteint les dix-huit ou dix-neuf ans lorsque je me suis rendu compte que je m'entendais définitivement mieux avec la gente masculine et ai commencé à dealer en périphérie de la ville, à traîner dans les bars notamment une place de bikers réputée pour avoir été le concert d'un affrontement a.k.a massacre entre deux gangs quelques années plus tôt. Mais j'en étais fan, pas pour l'ambiance matcho, pas non plus particulièrement pour la bière éventée ni la tâche de sang contre le mur des toilettes des femmes que le management ne s'était jamais donné la peine d'éponger.

C'est là-bas que j'étais quand les muertos sont arrivés. Il pleuvait et sur le coup, on a juste cru que l'enfoiré était trop saoul pour tenir debout, jusqu'à ce qu'il se mette à dévorer un type que tout le monde prenait pour son meilleur ami. C'était la panique à partir de ce moment. J'ai eu la chance de m'éloigner assez vite du bar ou je servais pour ne pas me retrouver dans le rayon d'action de la folie qui s'est ensuite emparée de l'endroit. J'ai donc pu retourner chez moi pour trouver mes deux frères ainsi que ma mère (ma soeur ayant déménagé aux US pour ses études) au chevet de mon père, le coup saignant et la respiration rapide.

Suite à celà, nous l'enterrâmes dans le cimetière familial avant de réfléchir à la suite. De toute évidence, la seule chose qui comptait encore était de réunir la famille, mais il fallait aussi veiller sur ma mère, vieillissante et incapable d'entreprendre le genre de voyage qui peut te mener à traverser 3 frontières, plusieurs centaines de kilomètres et probablement une mer. Je suis donc partie avec mon frère aîné afin de ramener la petite Oriella (Ori pour les intimes) back home.

Chapitre IV - Le dernier voyage
Quand il faut y aller, faut y aller. Nous sommes donc partis avec la voiture de la famille, ce mini-van assez spacieux pour emporter suffisament de vivres et autres affaires tout restant assez movible pour contourner les villes.
Nous sommes sortis d'El Salvador assez facilement puisqu'il s'agissait principalement d'une route certe encombrée mais quand même praticable.

Puis nous avons atteint le Guatemala, which is nice... mais aussi un vrai choix à faire. En effet, quand on arrive du sud, la meilleure route serait de s'arrêter à Zacapa avant d'aviser en fonction de la situation, s'il est plus intelligent de passer par l'ouest ou l'est. Notre père qui avait plus l'habitude des routes que nous de par les quelques années passées en tant que camionneur pour une compagnie qui dealait dans toute l'Amérique du Sud, il nous avait donc conseillé de passer par l'est qui selon lui, était un peu mieux entretenu et ou les gens parlent plus facilement espagnol.

Tout se passait bien jusqu'à ce qu'on arrive à Boca del Monte, cette ville... Cette ville est probablement le pire endroit que j'ai vu sur Terre, c'était comme si quelque chose dans cet endroit avait attiré tous les morts de la région, ce qui n'est pas vraiment pratique quand tu passes avec un van bruyant sans trop savoir ou aller. C'est comme ça que j'ai perdu mon frère, mon pillier, mon brotha... Bloqués par une saleté de rue à sens unique dont le panneau indicatif était probablement tombé dans les premiers jours de la panique. Même si mon frero bien aimé s'est jeté devant le pare-brise brisé afin de me protéger de toute potentielle morsure, je me retrouvais désormais toute seule, dans un pays inconnu, avec une mission quasi-impossible, et une mère et un frère qui m'attendaient derrière.

Sauf qu'il me semble vous l'avoir dit, je suis obstinée, pas seulement têtue non, quand j'ai une idée en tête, même l'apocalypse ne me fera pas changer d'avis et dans mon esprit, c'était devenu essentiel, je ne pouvais pas revenir vers ma mère sans ma soeur ni mon frère, deux enfants sont partis, au moins deux reviendront. C'est pour cette raison que j'ai continué à avancer, au début avec une moto que j'ai ramassé et retapé en 3 semaines au bord de la route avant de tomber sur deux mecs vraiment sympas qui en plus d'avoir une voiture vraiment confo, avaient eu l'esprit d'embarquer avec eux plusieurs kilogrammes d'herbe pour une durée indéterminée. Je serais probablement morte sans eux, c'est uniquement parce qu'ils étaient capables de me faire avancer et qu'ils avaient de la ganja assez bonne pour me faire passer outre mes soucis que j'ai pu rester avec ces deux amis de toujours.

Chapitre V - Everybody dies
Puis Roberto est mort, d'une balle dans la tête alors qu'on traversait une rue à Belize sans que ni Mat ni moi ayions le temps de comprendre autre chose que ''à couvert, danger'', donc nous avons dû nous retourner, tout recommencer à zéro dans le but de repartir avec Matteo qui comme moi, avait quelqu'un à récupérer aux states. Le fait d'êtres deux inconnus salvadoriens dans un pays étranger est probablement ce qui nous a rapprochés au point de devenir vraiment un couple. Et enfin nous avons atteint le Mexique et sa province du Yucatan. C'est à ce moment que les choses ont encore plus dégénéré. Alors qu'on dormait dans une sorte de motel abandonné au bord d'une forêt, une bande est venue investir les lieux, malgré l'intelligence de mon compagnon et ma capacité à me cacher dès qu'on est dans un milieu fait d'autre chose que des arbres et de la terre, les enfoirés armés jusqu'aux dents ont tout de même fini par nous tomber dessus.

Comme vous l'imaginez, loads of fun... good times... Mon mec se faisant ouvrir l'abdomen sur place à coups de haches tandis que trois mecs s'amusent à me pourchasser pour voir qui pourra s'amuser en premier. Grâce à dieu, je fut tout de même capable de m'enfuire, laissant le corps dépecé de Matteo sur le parvis de la nouvelle maison de nos agresseurs.
Vous vous en doutez, même s'ils étaient bien intéressés par le fait d'ajouter une fille, consentante ou non, à leur groupe, je fut tout de même capable de m'échapper en me planquant dans le bois, dans des recoins ou je ne me serais jamais pensée capable de rester plus de quelques secondes, mais quand il y a une brute avec machette qui vous cherche pour soit vous violer ou vous décapiter, les migales et autres mille-pattes ne semblent plus tant une menace que ça.

Tout ça est arrivé il y a peut-être deux mois, depuis, je suis seule, avançant à l'aveugle, due north comme prévu. J'ai atteint la mer, je savais que Cuba se trouve à l'est. Cancun avant Cuba, l'objectif étant de ramasser un bateau là-bas et de faire seulement une escale par l'île de la dynastie Castro. Je ne savais évidemment pas que les bateaux seraient déjà tous disparus ou détruits. Je suis donc arrivée à Cancun par mes propres moyens avec seulement une batte de baseball que j'avais pris le temps de renforcer durant un arrêt avec mon frère et la weed que j'avais sur moi au moment ou les tueurs nous sont tombés dessus. Maintenant, l'objectif serait de rejoindre Cuba mais sans un vrai navire ni aide, je commence à sérieusement désespérer.