Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

Lune de chagrin p.v. Anaëlle Strom
John Karlsen
John Karlsen
Lune de chagrin p.v. Anaëlle Strom BeautifulShamelessFlea-small
Messages : 120
Localisation : Ruines
Lun 21 Sep - 1:54

   

   
Lune de chagrin

   
L’immense cerbère des Scrabreux se tenait près de la minuscule fenêtre de la chambre qu’il occupait. Il avait sélectionné cet endroit non pour l’espace, guère plus grand d’un placard à balai, mais pour son isolement. La honte l’avait fait se cacher loin des gens. Honte de sa lourdeur cérébrale, honte de ce physique disgracieux, honte de tout ce qu’il représentait. Une gargouille à peine sculptée dans le granit avait plus d’attrait que le géant difforme. Dans l’esprit corrompu par le chagrin et embrumé par la lenteur chronique qui s’était vu affliger durant toute sa misérable existence, l’homme déformé se jura à son arrivée que ce n’était que pour une nuit. Mais le séjour du colosse s’était échelonné sur quelques jours, à cause d’un ange descendu du ciel pour lui faire sentir un peu humain. Il ne restait que pour Black. L’être divin qui ne le fuyait pas comme les gens du fort. Qui ne parlait pas dans son dos et se moquaient de ses innombrables défauts. Mais à part cette personne à la bonté si merveilleuse et de son vieux Copain vieillissant qui dormait non loin de lui, John était de nouveau seul.

Des fois la nuit, quand Morphée refusait de prendre dans ses bras l’imposante carcasse de la Bête pour le laisser broyer du noir en silence, les oreilles du mineur percevaient des gémissements lointains qui brisaient le lourd silence et le repos éphémères des rues environnantes. Et quand la fatigue remportait finalement le bras de fer contre l’angoisse et la peine du géant, ce dernier revivait sans cesse la scène macabre qui l’avait anéanti. Mais dans ces songes cruels, les voix accusatrices de Sandra et Rosalie attaquaient les minces défenses psychologiques du géant et le tourmentaient avec des mots cruels et sans équivoques. Toujours le monstre de foire se réveillait en sursaut, son corps déformé et musculeux ruisselant de sueurs et le cœur voulant s’arracher de son torse. Comme cette nuit…

Des fois il surprenait Black dans le couloir ou bien près du dépot. Toujours la grotesque créature laissa la beauté enchanter l’ouïe de l’ange à la chevelure doré. Comme un papillon qui se posait sur une fleur rare et précieuse. Un chant apaisant, sans arrière-pensée. Juste pour faire fleurir un sourire sur les traits à la perfection ciselé de la douce apparition divine. Mais bientôt la gêne et la honte assombrissaient les traits monstrueux de l’homme. Se sentant alors de trop dans les environs, un intrus dans l’aura de perfection de l’infirmière trop parfaite pour lui, le monstre de foire se dépêcha de sortir son ignoble carcasse. Aussitôt à l’écart de la vision des yeux si purs de Black, le doute assaillait le monstre de foire. Des pensées sombres percutèrent l’esprit lent de la bête de foire avec la force d’un train lancé en grande vitesse.

Tu sais qu’elle va partir aussitôt qu’elle ne va plus avoir besoin de toi mon grand? Elle est trop gentille pour toi et bientôt elle ne va plus vouloir te voir, car tu ressembles à un monstre… Tout le monde te le dit, alors pourquoi ce serait différent maintenant?

Et la solitude glacée replongea sa lame dentelée dans le cœur de l’homme pour le remettre dans un état si lamentable qu’à ce rythme il ne pourrait plus rien ressentir. Plus d’amour, de tendresse ou bien de la bienveillance qui l’habitait depuis toujours. Juste un froid de désespoir et de peine qui tombaient comme une cape lestée de plomb sur les épaules massives du mastodonte. Une tristesse qui éteignait peu à peu la flammèche d’humanité qui brillait dans son cœur parsemé de cicatrices sanguinolentes.

Mais cette nuit-là, à la lueur de la lune, le regard de l’homme se perdit dans la douceur du tapis d’astres lumineux. La fraicheur du temps fit apparaître des petits nuages de vapeur à la sortie des lèvres exsangues du géant et ce dernier ne se doutait aucunement de l’éveil de l’ange endormi. Se frottant les mains l’une sur l’autre dans une tentative de se réchauffer et de se rassurer, l’être à la carapace hideuse sentait le désespoir le gagner de nouveau. Des pensées envers sa nièce et sa sœur adorées s’envolèrent vers les cieux, seul lieu de refuge pour deux âmes si merveilleuses selon le mineur. Une prière toute simple fut formulée par l’esprit lent de l’homme du Kentucky.

John- Sandra, Rosalie, j’aimerais être avec vous… Venez me chercher, car je ne sais plus quoi faire…

Des larmes salées creusèrent alors des rigoles dans la poussière qui parsemait l’horrible faciès du géant. À cet instant précis, la volonté de l’erreur de la nature se fissura. La tristesse et le chagrin tombèrent sur la Bête sanguinaire comme la hache d’un bourreau impassible. Des pas avaient résonné sur le parquet du corridor menant à la chambre du monstre de foire, mais celui-ci n’entendit rien durant ces instants de détresse impitoyable. Sortant l’exacto immense qu’il portait à sa ceinture à outils, John regarda sa laideur renvoyer par l’éclat métallique de la lame. Armant son bras pour se porter un coup mortel et mettre fin à sa vie dénuée de sens, une voix céleste se manifesta soudainement. Une paire de bras translucides l’étreignit alors avec force et de stupeur le colosse laissa tomber l’instrument de mort de sa main immense. Sentant une tête fantomatique se poser sur son torse, les narines du monstre frémirent alors. Une senteur familière venait de déclencher un souvenir profond au subconscient de John. Le shampoing à la fraise que Sandra affectionnait particulièrement. Aussitôt les mains de l’homme du Kentucky se déposèrent avec amour dans le dos et sur la tête de l’être translucide. Des ruisseaux salés se transformèrent alors en des torrents indomptables. Flattant une chevelure que lui seul pouvait toucher, une voix faible s’échappa alors de la gorge nouée d’émotion du mastodonte.

John- Sandra, je m’ennuie de toi et de ta maman… Je veux vous rejoindre…

Une voix chantée répondit alors directement à l’âme terrifiée, mais bonne et avenante de la pathétique créature.

Sandra- Nous aussi on s’ennuie de toi oncle John, mais ce n’est pas le temps tu le sais… Tu as une personne sur qui veiller et quelques soit la décision ou l’attitude qu’elle va prendre, dis-toi que tu es la merveilleuse personne qu’on apprécie toujours même dans l’au-delà et que tu fais le bien comme pas un.

Pendant quelques instants, le sosie de Frankenstein puisa du courage dans l’être fantomatique et les larmes se tarirent tout doucement. L’air changea subtilement, se remplissant d’éclats de rire fugaces et perceptibles seulement perçus par l’ouïe fatiguée du colosse. Sentant une traction imaginaire vers le bas, les genoux du mastodonte se fléchirent et des lèvres douces et translucides se déposèrent sur la joue mal rasée du golem de chair. Tous les doutes, les peines et les peurs du géant s’évanouir alors comme des nuages gris devant la pureté des sentiments de la nièce du monstre de foire. Une dernière parole caressa alors l’âme reconstruite à demi de la Bête.

Sandra- Chante-moi la chanson quand j’étais malade je t’en supplie oncle John…

Ne pouvant rien refuser à son ange, le mineur commença alors à fredonner. Mais avant que le contact imaginaire soit rompu, le mastodonte parla avec amour et franchise de sa voix rauque.

John- Je t'aimerais toujours ma choupinette et aussi tu peux dire à ma sœur que je l’aime aussi?

Sandra- Bien sûr mon gros nounours! Allez essuie toi le visage mon gros bêta…

Souriant grandement de la joie et de l’allégresse tout à coup rendues à son cœur mis en charpie, la beauté intérieure du monstre se manifesta alors de la plus belle manière qui soit. Un chant pur à la sonorité presque parfaite se produisit alors. Le don caché par la montagne de muscles déformés se dévoila au grand jour. Un don si pur qu’on aurait pu jurer que les grands chanteurs d’autrefois s’étaient réincarnés dans ce réceptacle répugnant. Perdu dans des notes magnifiques rattachées à des souvenirs tristes et heureux à la fois, le colosse tapa du pied en mesure. Le canidé souleva un peu son museau avant de se recoucher, Les yeux presque fermés, essuyer du passage des larmes sur son horrible faciès par sa main titanesque, lunatique et perdue dans un état de rêve des plus soyeux, le monstre de foire farfouilla dans sa poche pour trouver deux uniques bonbons au caramels, véritable trésor que le surveillant sans merci avait manquer lors de la fouille de l’être de cauchemar. Tout à ses souvenirs, l’esprit lent du prisonnier et gladiateur à l’instinct sauvage surdéveloppé par des êtres malsains ne vit aucunement la forme gracieuse sur le pas de la porte. La voix chaude, rauque souhait continuait de faire le prodige qui charmait totalement les oreilles chanceuses d’en percevoir le chant. Il déchira le sceller le papier protecteur de la friandise et il vit enfin une ombre. Le chant mourut subitement et la honte apparut sur le grotesque faciès du monstre. Arrêtant de respirer, la bête savait pertinemment l’image que la personne percevait. Un horrible sosie d’humanité de plus de deux mètres, aux muscles déformés et aux cicatrices labourant ses mains et ses bras. Une création d’un savant fou en quelque sorte. Les gens s’arrêtèrent là en général, oubliant de regarder dans le regard bleuté du colosse. De la pureté, de la gentillesse et de la compassion parcouraient son regard comme des vaguelettes sur un océan calme. Regardant autour, la pathétique créature trouva une zone d’ombre près du pour lui permettre de caché l’horrible apparence qu’il transportait comme un fardeau. Timidement, rassuré quelque peu d’avoir pu dissimuler sa carcasse ignoble, la voix rauque et aux mots à peine mâchés de se manifesta dans un murmure.

John- Je suis désolé d’avoir chanté… de vous avoir réveillé…Je me tais promis… S’il vous plait ne le dites pas à Damon… Il va faire du mal à Copain…

Le colosse balafré de toute part ne savait aucunement depuis combien de temps la personne l’espionnait…

Chanson douce de John

@Anaëlle Strom

Codage par Libella sur Graphiorum


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar
Mer 23 Sep - 13:57
Lune de chagrin p.v. Anaëlle Strom 4a12a1747a5baad2f99534d0a8b382de
Lune de chagrin
Ft.John Karlsen


Cette nuit là, j'avais pris la propre décision de vagabonder dans les couloirs. Il y avait de la tension au sein du groupe et je préférais faire une patrouille pour m'assurer ne retrouver personne de mort au matin, au risque de devoir combattre la pandémie à même le fort. J'avais marcher dans chaque couloir dans un silence lourd. Certains dormais, d'autres semblait s'amuser avec leurs corps décidément vue le bruit ambiant puis d'autres encores jouais aux cartes pour se changer les idées.

J'avais saluer certains sans toutefois m'arrêter jusqu'à ce que j'arrive dans le couloir des prisonniers. On les appelait ainsi parce qu'il n'était que des armes à tuer. De vrais terreurs utilisé au bon plaisir du boss pour des jeux de joutes sanglantes. Je n'étais pas du tout d'accord avec ses pratiques, mais qui étais-je pour contester les décisions du maître suprême ? J'avais déjà donner mon avis là dessus et décidément elle avait été ignoré.

Quoiqu'il en soit je me retrouve là entendant la musique acapella d'une radio puis m'arrête devant la porte de l'un d'entre eux. Tout un colosse celui là. Il est dos à moi et bien que je cherche des yeux, je ne vois pas de radio nulle part et me rend compte que cette voix vient de lui.

Je prend finalement appuis sur l'embrasure de sa porte en écoutant silencieusement là chanson qu'il semble avoir dédié à quelqu'un qui n'est plus. Les larmes lui ayant coulé aux joues visiblement, je ne peu m'empêcher de me sentir mal de l'observer. Je m'apprête finalement à partir quand j'entend sa voix s'élever vers moi en s'excusant.
Je me retourne finalement en espérant ne pas l'avoir mis en colère... puis son ton mielleux et son regard navré semble plus effrayé que moi en vérité. Je fronce les sourcils longuement le fixant incertaine de ce qui se passe. On aurait dit un ours géant pris en flagrant délit de vole de miel et qui se taire dans le fond de sa caverne apeuré.

Je sourit finalement, comme pour le rassurer peut-être.

Oh je vous en prie.. y'a pas de souci, vous ne m'avez pas réveillé et puis j'ai adoré ce que j'ai entendu. Vous avez une super belle voix.. hmm.. je réfléchis un moment.  John c'est ça ? Un plaisir de te rencontrer.

Étrangement, étant donner que ce n'était pas une pratique que j'appréciais j'avais évité cette section depuis mon arrivé, préférant ne pas prendre part aux activités stupide que Damon avait créé. Je n'avais donc jamais croiser ou sinon très peu ce géant qu'était John. J'avais tendu la main vers lui, en guise de présentation officielle afin de lui serré la pince.

Je suis la lieutenant Strom.. On m'appelle Anaëlle ou Ana.. à votre convenance. J'avais souris attendant de pouvoir lui serrer la main.

Je m'était accroupis à genoux ensuite en voyant le chien tendant la main vers l'être poilu, mon regard émeraude porter sur le grand homme.
Est-ce que je peu ? Avais-je simplement demandé avant de pouvoir flatter le chien en question ou tenter de m'en approcher simplement par précaution. Ne sait-on jamais comment il l'avait dressé, c'était des chiens super malin qui écoutait parfaitement, facile à dresser cette race m'impressionnais réellement. J'avais eu la chance de travailler avec un coéquipier qui en avais un assigné et puis c'était le meilleur chien policier que j'avais vue de ma vie.

(c) par elfyqchan pour Never-Utopia
John Karlsen
John Karlsen
Lune de chagrin p.v. Anaëlle Strom BeautifulShamelessFlea-small
Messages : 120
Localisation : Ruines
Mer 30 Sep - 12:04



Lune de chagrin

Le regard bleuté du colosse se porta vers la porte et le reste de ses pathétiques paroles furent oubliées. Dans la douce caresse des rayons lunaires se profilait un être à la beauté absolue. Une apparence divine comme les artistes des temps passés aurait tué père et mère pour avoir la chance de porter le regard sur cette muse inspirante. La plupart des hommes aurait savouré les sublimes courbes de la jeune femme comme des requins regardant une pièce de choix. Ils auraient ricané entre eux de manière grivoise en pointant les lèvres pleines et douces, les traits angéliques finement ciselés dans le marbre de ce visage époustouflant. La chevelure ressemblant à une veine de cuivre chatoyant dans la lumière des astres nocturnes. La créature de cauchemar ne pouvait que décrire les yeux de l’apparition comme deux saphirs bleutés d’une telle luminosité qu’ils pouvaient ensorceler n’importe quelle âme. Mais avant que le géant ait pu faire son mouvement de recul d’une telle lâcheté, ce fut son empathie des plus aiguisés qui résonna dans son crâne déformé. John ressentait une sorte d’aura émané de l’être céleste, une vague de gentillesse et de bonté qu’il n’avait connu qu’avec deux personnes dans sa vie. Black et Sandra.

Le mastodonte n’esquiva pas un geste, ne tenta même pas de faire une respiration durant l’agonie de la terrible attente dans sa cachette. Le géant déformé savait pertinemment ce qui allait se produire dans les prochaines secondes. La jeune dame accoudée sur le montant de la porte de la chambre allait changer d’attitude. Son visage, d’une délicatesse magnifique, portera les stigmates de la terreur en détaillant l’apparence horrible de la bête de cirque. Le regard doux et angélique de la brunette deviendrait tout à tout rempli d’une dose de dégoût. Après avoir réussi à dire une première phrase des plus boiteuses, le regard bleuté de la Bête plongea vers le sol. L'homme était honteux de la parodie d'humanité qu’il était. Avant que les mots suivants puisent franchir le barrage de ses dents mal alignées, un bruit se fit entendre. Le craquement du plancher signala au colosse désillusionné que l’ange tombé du paradis venait certainement de faire un pas précipité vers la sécurité relative du corridor. Bientôt le bruit sec et sans équivoque de la porte qui se referme brutalement fendra l'air. Bruit qui va sonner le glas du début d’une autre relation plus qu’incertaine. Le sifflement sera semblable à celui de la hache du bourreau qui se ficherait dans la bûche après avoir accompli son sanglant office. Un supplice pour le phénomène de foire. Quelques mots jaillissants de peine et de misère d’une gorge serrée par ce déluge d’émotions alimenté par ces visions néfastes. Pathétique défense contre l'inévitable conséquence de la laideur de l'homme, le golem de chair s’excusa d’avoir dérangé la douce dame.

Un souffle poussé avec lenteur de la part de la magnifique dame fit naître un petit sourire sur le faciès monstrueux du géant déformé.

Ange- Oh je vous en prie.. Y’a pas de souci, vous ne m'avez pas réveillé et puis j'ai adoré ce que j'ai entendu. Vous avez une super belle voix… humm... John c'est ça ? Un plaisir de te rencontrer.

La créature fut submergée par le doute. L’ange, venu certainement du paradis, fit deux pas hésitants vers la cachette grossière du monstre de foire. Cet acte insensé tenter par l’être dont l’aura chatoyant semblant pulser que de bonté et de gentillesse. En réponse de ce mouvement, la crainte fit faire un pas vers l’arrière à l'être monstrueux pour s’enfoncer dans l’obscurité bienfaitrice.

Ange- Je suis la lieutenant Strom… On m'appelle Anaëlle ou Ana… à votre convenance

Alors, un souvenir vint percuter l’esprit si lent du Goliath des temps modernes. Le visage radieux de sa nièce quand le mastodonte pliait à sa demande et entamait un chant juste pour ses oreilles. Les doux encouragements de la part de son ange qui martelait que la voix du monstre de foire devait être connue de tous. Que c’était merveilleux d’entendre une voix si belle! Et aussitôt le mineur réfutait ces faits. Il disait qu’un être si laid et si inférieur à la société n’aurait pas un don si rare et précieux à la fois. Les yeux figés dans cette scène d’un passé si proche et si éloigné à la fois, l’imposant homme du Kentucky recula d’un nouveau pas. Cette fois le mur froid en béton de son petit refuge lui coupa toute voie de retraite. La gêne et la timidité aidant, les immenses mains de l’homme se mirent à plat sur la surface poreuse et froide évitant la main tendu par frayeur de la briser comme il l’avait tant de fois depuis qu’il avait chuté en enfer. Un peu plus et John aurait essayé de creuser un trou dans la matière pour se retrouver à l’extérieur.

Ne voyant aucune façon d’esquiver l’ange qui avait préféré ce monde infernal à son paradis doré, le golem de chair lacérer par tant de violence gratuite essaya tant bien que mal de relever son regard apeuré.

Se retournant lentement, les pieds bien ancrés sur le parquet poussiéreux, le spectacle pitoyable de la laideur du colosse se dévoila à l’ange. Un rayon de la lune venait d’inonder de manière traîtresse la silhouette de cauchemar de l’homme. Une vieille salopette orange tacher de sinistre traces brunâtres et les manches roulés au niveau de ses coudes. La belle dame pouvait deviner aisément une puissante et solide ossature, des muscles volumineux et même disproportionnés cachés à grand-peine dans l’armure de tissus. Des mains géantes et grosses comme des boulets de canon. Une d’entre elles resta à plat sur le mur, telle une immense araignée de couleur chair. L’autre main, ayant des doigts de la circonférence de saucisses, était levée dans un signe universel de peur ou bien de supplication. Les pieds, extraordinairement pointés vers l'extérieur et des plus stables, se dandinaient sous l’effet de la gêne et surtout de l’angoisse de ce moment stressant. La cage thoracique bien développée et un cou aussi large que son crâne. Des trapèzes laissant présager une force conséquente dans le haut de ce corps impressionnant. John devait dépasser la totalité des hommes d’une bonne trentaine de centimètres et devait peser presque le double. Devant le regard si pur de l’ange, le géant devait être plus associé au monstre des films d’horreur qu’au genre humain. Ce mastodonte peut sembler être sorti droit des rêves fous d'un savant ayant perdu le contact avec la réalité. Une tête en forme d'œuf, une dentition irrégulière, une mâchoire carrée et virile, des lèvres minces et presque exsangues, une fossette entre ses deux sourcils, des oreilles décollées, une barbe et des cheveux châtains rasés d'une main malhabile et des orbites enfoncées. Tout pour qualifier ce visage aux traits atypiques de faciès monstrueux et repoussant. De son angle de vu, l’apparition céleste pouvait dénombrer la multitude de cicatrices qui lézardaient sur les mains et les avant-bras de la chose difforme en face de lui.

Tel un duel à la Tombstone, le regard des belligérants se fracassa dans onde de choc. John ne pouvait aucunement deviner les intentions de la jeune femme, mais celle-ci pouvait lire comme un livre ouvert l’amalgame d’émotions qui pulsait du regard bleuté de la chose. Il pouvait plonger au travers des yeux du Cerbère du chef et contempler ces fenêtres donnant un libre accès à l'âme de cet imposant individu. Un mélange saisissant de mélancolie, d’angoisse, de prudence se reflétait dans les iris de l’homme déformé. Mais aux fins fonds des yeux, aux reflets dansants faisant penser au bleu si profond d'un océan par temps clair, doux et rempli de compassion. Un mystérieux mélange d’humanité grandiose et de bienveillance des plus déplacés dans ce corps d’être digne de figurer dans le bas échelon de la société humaine. John prit une seconde respiration, son ton rauque s’éleva alors dans l’air froid de ce jour d’hiver. Les mots furent mâchés, mastiqués même avec des roulements de pierres dans la bouche. Un ton intimidant si une trace de gentillesse et de bonté n’accompagnait pas la pitoyable envolée de mots.

John- Euh… N’approchez pas madame…Euh… Je ne veux pas vous faire peur… Euh… Ana c'est si jolie comme non... Euh... Copain semble vous aimer… Euh… Oui si c’est gentil ok…

Déglutinant avec peine, les traits atypiques de l’homme étaient maintenant un masque d’angoisse et de peur. De la terreur si la jeune femme à l’aura si flamboyante pouvait être corrompue dans celle du monstre de foire.

John- J’ai entendu des gens ici et toute ma vie me traiter de monstre… Euh… J’en suis pas un j’espère… Euh… Copain est mon seul ami ici… Euh… Seul personne qui a essayé de faire mal à ami je suis devenu méchant sans enlever collier…

Reprenant un souffle un peu normal, John rajouta timidement. Il essaya de rejeter quelque peu sa gêne et sa timidité au loin, mais après tant d’années à endurer des sévices des gens, le géant avait accepté sa condition particulière.

John- Vous vouloir chocolat au caramel… Euh… Moi en trouver et favori de Copain… Euh… Tenez… Euh… Sandra ma nièce adorait ça

Le survivant de tant d’années d’apocalypse, d’errance solitaire près des rives du Styx. Mais à la mention de sa famille arrachée trop tôt à son cœur meurtrie, les larmes firent un assaut vicieux pour essayer de couler le long de son visage à peine taillé dans le granite de son visage…


@Anaëlle Strom

Codage par Libella sur Graphiorum

Invité
Invité
avatar
Mer 7 Oct - 18:00
Lune de chagrin p.v. Anaëlle Strom 4a12a1747a5baad2f99534d0a8b382de
Lune de chagrin
Ft.John Karlsen


John était réel colosse, le genre de personne que tu croises dans ta vie et avec lequel tu ne souhaite pas nécessairement avoir de problème. Il avait la réputation d'être géant mais d'avoir une force tout aussi réputé. Il possédait une musculature impressionnante mais comment Damon l'appelait parfois on avait l'impression que c'était une piètre personne avec lequel il agissait en maître de marionnette, se servant du grand homme à son avantage. C'était d'ailleurs un fait et un jeu qui ne m'amusais pas du tout et dont j'avais fait une croix dessus n'y assistant pratiquement jamais.

J'observais le concerné dans sa cellule avec un air intrigué devant tout ses propos. Je ne trouvais pas qu'il avait l'air d'un monstre, bien qu'il n'était pas dans les proportions musculaires et taille standard. Que j'avais l'air d'un champignon à côté d'un arbre centenaire de plusieurs pieds il n'en restait moins une personne, qui avait des sentiments visiblement.

J'était navré de constater que ces dernières années avaient eu un impact négatif sur sa vie, était-ce ainsi depuis la nouvelle ère zombicide ? Ou était-il ainsi auparavant?

Vous n'êtes pas un monstre je vous rassures.. Il y a des hommes de petite stature qui le sont davantages que vous.. Regardez Ian avais-je dit alors en désignant le bras droit de Damon.

Je m'était avancer vers lui, souriant devant la délicatesse qu'il me montra en me demandant si je souhaitait avoir un bout de chocolat. Je tendis doucement la main en souhaitant avoir un petit morceau.
Je veux bien oui, merci John! Avais-je remercier en dégustant le petit morceau offert.

Par contre John si tu en donne a ton chien sois prudent, le chocolat n'est pas réputé pour être un bon aliment pour les chiens, je ne voudrait pas que ton ami tombe malade. Si tu veux à ma prochaine sortie je te ramènerai un sac de croquettes ?


J'avais doucement croiser les bras sous ma poitrine en me redressant un fin sourire aux lèvres, un regard vers lui remplis de sincèrité.

Rappel moi tu es ici depuis combien de temps ? Avais-je questionner un regard plus froncé, comme intrigué de sa réponse. Je n'était pas certaine mais à mes souvenirs je pense qu'il était là depuis plus longtemps que moi. J'étais a la fois oûtrée et déçu de n'être pas venu à sa rencontre plus tôt, il fallait que quelqu'un réagisse face à sa situation. J'avais baisser les yeux sur ce qu'il avais mentionner plus tôt. Son collier.. Fixant un moment l'être qui le portait en me demandant ce qu'il pourrait arriver si je le retirais.

Sandra ? Sa nièce, il avait donc de la famille.. était-elle encore en vie ? Je me le demandais mais n'osai pas entamer ce sujet avec lui. Du moins pas à notre première rencontre c'était plutôt délicat.

(c) par elfyqchan pour Never-Utopia
John Karlsen
John Karlsen
Lune de chagrin p.v. Anaëlle Strom BeautifulShamelessFlea-small
Messages : 120
Localisation : Ruines
Mar 20 Oct - 15:36



Lune de chagrin

Avant que la pauvre créature cauchemardesque n’ait pu esquiver une réponse potable dans son esprit lent à souhait, la jeune femme parla.

Ange- Vous n'êtes pas un monstre je vous rassure… Il y a des hommes de petite stature qui le sont d’avantages que vous... Regardez Ian

Un soupir de résignation s’échappa des lèvres exsangues de l’homme difforme. Une voix pâle, peu habituer de parler si ouvertement, s’échappa rauquement de sa gorge.

John- Euh… Je ne crois pas. Mais si tout le monde le dit et qu’ils sont plus intelligents que moi, c’est vrai non? Ça fait si longtemps qu'on le dit alors...

Ange- Je veux bien oui, merci John!

Le géant fut accroché totalement aux lèvres pleines de l’ange à la chevelure cuivrée. De la sollicitude et de la bonté avaient remplacé l’amalgame de sentiments négatifs qui torturaient le cœur du géant. Ce cœur immense qui fut mis en charpie plus qu’une fois dans la vie du mineur à la silhouette atypique. Il ne pouvait pas croire que la dame à l’aura si pure voulait rester dans la même pièce que lui, de supporter son ignoble présence. Elle esquiva un sourire merveilleux, ce genre de geste qui pouvait ensoleiller une journée pluvieuse et morne à souhait. Une main audacieuse de sa part, semblable à de la soie la plus pure, glissa sur son avant-bras couvert d’irréalités à cause des muscles disproportionnés et des scarifications d’une vie de lutte. Mais le doute se dévoila quelque peu sur le visage de l’ange et l’esquisse de sourire du géant disparu à la seconde. Il se demandait tout simplement si c’était un rêve ou bien un ange, réel et véritable, qui venait apporter un peu de chaleur humaine au géant torturé et rejeté de tous.

Ange- Par contre John si tu en donne a ton chien sois prudent, le chocolat n'est pas réputé pour être un bon aliment pour les chiens, je ne voudrais pas que ton ami tombe malade. Si tu veux à ma prochaine sortie je te ramènerai un sac de croquettes ?

À ce moment le regard bleuté du monstre de foire devint nostalgique et un mince sourire embellit quelque peu le faciès monstrueux camouflé dans l’ombre. Tel un animal au caractère doux, mais qui a été battu par son ancien propriétaire, John fit un pas hésitant vers la source lumineuse que représentait l’apparition. Un peu comme un papillon de nuit aux allures grotesques qui s’avance avec crainte vers la beauté absolue de la flamme d’une bougie solitaire, hypnotisé par sa fin prochaine. Un autre pas gauche et hésitant du mineur l’emmena alors près de la démarcation de la clarté des astres du ciel et l’obscurité de sa pitoyable cachette. Prenant un instant pour permettre à son esprit lent de bien décortiquer le flot de paroles de la bonté réincarné, le golem de chair immonde avala sa salive. Son ton lent et trainant, aux mots à peine mâcher franchit alors les lèvres exsangues de la chose. Le regard qui scintillait au tréfonds du visage aux traits durs du massif homme n’était que pluie d’étoiles qu’on pouvait nommer sympathie, bonté, gentillesse et tendresse.

John- D’accord… Euh… Si ça vous dérange pas trop de perdre du temps avec le monstre...

Essayant de se rappeler du nom de la dame à l’aura aveuglante de compassion, le monstre s’enfourcha la langue comme à son habitude. Les joues du géant piquèrent un fard lorsqu’il se décida de s’avancer complètement dans la lumière. Les cicatrices ornant la chaire dénudée de ses bras criaient les sévices et les préjugés que la bête avait dû endurer durant la totalité de sa vie.

John- Madame… Euh… Je me souviens plus de votre prénom… Euh... On s’est jamais croisé?

Un sourire sincère s’afficha alors complètement sur le visage épanoui du mineur. Le mastodonte éprouva un bien-être et une sécurité à cet instant qu’il n’avait jamais eu avec aucun étranger avant Black. Devant l’innocence et la pureté de ce sourire, les gens auraient surement oublié l’ignoble apparence de la chose déformée. Les mots qui sortirent alors de la bouche aux dents mal alignées du monstre venaient directement du cœur, n’ayant pas pris la peine d’être consultés par l’esprit.

John- Merci madame pour les beaux mots.

Regardant la douce dame s’assoir avec une grâce céleste, les paroles de la belle trouvèrent enfin écho dans l’esprit disparate du colosse à la musculation disproportionné. L’être si timide et doux posa son arrière-train digne d’un éléphant sur le sol froid de la petite remise. Le berger allemand se coucha alors pour déposer sa tête sur les jambes de la circonférence d’un tronc mature du géant. Passant une main à la fois monstrueusement massive et douce dans le poil grisonnant du vieil animal, toute l’horreur de l’affirmation tomba sur la conscience du cerbère. Une horreur absolue voilà le regard océanique si doux et pur de l’homme ayant des allures de Frankenstein. Une détresse crève-cœur apparut sur les traits atypiques de l’être immonde.

John- J’ai tuer… Euh… Clarence… Chien de la mine… Mon seul ami… Euh… Avant prison… Gens méchants avec moi… Euh… Juste lui gentil… Euh… Me trouvait toujours… Euh… On mangeait ensemble midi… Euh… Lui donnait du chocolat… Euh… Moi avoir tué ami…

Le vieux chien frotta son nez dans la paume du cerbère pour réconforter celui qui se savait exclu du paradis pour l’éternité pour les atrocités commises dans cet arène maudite. De la libération de ce démon prisonnier de son être et restait par ce simple collier de chien en cuir autour de son cou de taureau. Respirant pour retrouver une contenance incertaine, le géant immonde répondit à la question de la jeune femme.

John- En prison… Euh… presque début… Euh… Copain est arrivé quand les gardes sont partis… Euh… Homme méchant lui a donné coup de botte dans la gorge… Euh… Il a failli mourir… Euh… Doc l’a sauvé… Euh… Moi Démon à surgit pour arracher… Euh… tête et bras… Euh… du méchant… Euh… Patron à transformer moi en chien d’attaque… Euh… Enlever collier et démon ou monstre arrive… Euh… Moi ici… Euh… ma

Le dernier mot refusa à cet instant de franchirent l’espace des lèvres qui venaient de se souder hermétiquement. De l’horreur pure venait d’éteindre la pureté des yeux du mineur et une tristesse affligeante tomba subitement sur ses larges épaules. Le regard dans la vague, John fut le seul qui put voir de nouveau la scène horrible qui fut le théâtre mortel de ses anges. Les yeux grands ouverts de sa nièce, figés dans la mort et accusateur. Les plaies horribles qui parcouraient le corps de l’adolescente et tout ce sang qui recouvrait une partie de la pièce et du mobilier. Frissonnant d’impuissance, un bruit mat vient alors à la rescousse de l’âme en perdition du colosse. Ramener brutalement dans ce présent sans pitié, ce moment qu’il sut qu’il ne pourrait plus entendre les doux rires de Sandra à part dans son imaginaire, le géant secoua sa tête en forme d’œuf. Sentant poindre des larmes à l’embrasure de ses yeux, le mastodonte les écrasa sans pitié de sa main immense et rugueuse. Voyant une échappatoire vers la fenêtre, le sosie de Frankenstein tourna la tête. Fatalement l’erreur de la nature étant près de la douce dame et John fit son possible pour esquiver sa laideur à son regard si pur. Quand une certaine contenance fut regagnée par l’homme au corps impie, le golem de chair put enfin retourner son horrible facies vers le visage si magnifique de l’être céleste. Des piètres mots d’excuse ricochèrent alors dans la bouche immonde de la bête déformée.

John- Désolé pour tout à l’heure… Euh… Souvent je me perds dans ma tête. Euh… Tout le monde dit que c’est vide dedans dans mon cas…

De son index immense pointa son crane en forme d’œuf. Essayant de sourire de ce trait ironique fait à sa propre personne, le mastodonte continua avec une douceur et une sollicitude des plus touchantes.

John- Mes anges sont partis au Paradis… Euh… Ma nièce et ma sœur étaient les seuls qui n’avaient pas honte de se faire voir avec moi.

Souriant bêtement, respectant une certaine distance entre lui et Ana, l’homme massif soupira. Il ne voulait en aucun cas corrompre l’aura de gentillesse qui se dégageait de l’ange. L’homme cauchemardesque n’osait pas s’approcher de la perfection en quelque sorte. Mécaniquement, la voix de l’homme brisé continua. Mais une grande détresse se peignit alors sur le faciès monstrueux du mineur. Le regard bleuté de la chose se voilà quelque peu, revoyant une scène effroyable. Les mots continuèrent alors de franchirent la barricade des lèvres exsangues de la bête de foire. Comme si un autre être, un conteur en quelque sorte, avaient pris possession du corps difforme.

John- J’étais en camping pour ramasser des ingrédients pour le Moonshine… Euh… J’ai reçu un appel de mon ange… Elle disait que des méchants voulaient entrer chez elle et faire du mal à elle et ma sœur… J’aurai dû rester avec eux… Euh… Quand je suis arrivée, c’était trop tard… Tout ce sang et ce qui s’était passé… Euh… Monstre est sorti… Euh… Policier à dit que je les avais tous tuer…

Le regard de la chose s’humecta alors de rigoles salées. Aussitôt John pêcha son mouchoir dans sa poche de salopette orangé rapiécé. Sans le savoir, la double photo plastifiée s’échappa du compartiment de tissu. Flottant allègrement dans l’air, le destin voulut que les portraits de souvenirs heureux chutassent près de l’ange. La créature brisée assécha alors la soudaine montée d’eau et se concentra alors sur le visage au trait divin de la femme. La voix faible, à peine un murmure, parvient alors à se faire entendre.

John- Je m’excuse mes anges… J’aurais dû être avec vous…

@Anaëlle Strom

Codage par Libella sur Graphiorum
Contenu sponsorisé

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum