Putain. Deux mois et demi que nous étions à la recherche d’Akiak et pour le moment toujours aucune trace d’elle. Elle avait été entraîné, comme nous, elle ne pouvait être qu’en vie… Pourtant, elle était toujours introuvable et je commençais à m’en inquiéter, si bien que je prenais désormais l’habitude de regarder les saloperies de plus près avant de les abattre. On sait jamais, même si j’aimerai ne jamais avoir affaire à ma soeur derrière ce masque de mort vivant. Bon, elle avait été entraîné par nos barjots de géniteurs, qui eux n’avaient même pas réussi à survivre dans leur bunker, elle avait plus de couilles que n’importe quel homme. Elle était en vie, c’était certain.
On était en octobre. Déjà putain. Aklaq était au volant du camping car que j’avais encore dû bidouiller hier. Je crois que je vais nous faire une réserve de pièce, au lieu d’être notre lieu de vie, il va devenir mon garage ce machin roulant. Bref, Aka conduisait et moi j’étais à ses côtés, regardant aux alentours. J’avais besoin d’une pause, la mer était là, pour une fois on pouvait bien boire une bière tout en se baignant. Personne ne devrait venir nous faire chier et si je n’avais pas mon frère avec moi, peut-être même que je me serais baignée à poil. Putain ! Mais il est con où quoi ? Il a toute la place sur la route et il faut encore qu’il roule sur un nid de poule… Je regardais mon frère de mes yeux les plus noirs. J’avais bien envie de lui balancer mon poing dans la figure, surtout après toutes ces heures hier à réparer notre véhicule, mais comme il conduisait, je m’abstenais.

“ Arrête toi sur ce parking, sans faire de créneau cette fois-ci ça sert à rien, j’ai besoin d’une pause, ça te dit un petit plongeant.”
“ Ok, à vos ordres dame la duchesse.” Eclata de rire mon frère, qui cette fois-ci se prit une baffe derrière la tête.
Je me levais et allais dans ma chambre. Et oui, c’était moi qui avait gagné la suite parentale, tandis que mon frère se tapait la couchette enfant. Rien à foutre, on l’avait joué à celui qui tué le plus de saloperie et j’ai gagné. En trichant OK, j’avais une grenade, mais j’ai gagné et il a perdu. Bref. Dans un placard, je dénichais un maillot de bain que j’avais piqué dans une boutique de luxe lors de notre périple. Bah oui, autant ne pas porter de la merde, quand on pouvait piquer un truc que plus personne n’allait mettre. C’était du Chanel. Attention, j’ai des goûts de luxe ! J’enfilais donc mon bikini noir et je pris un paréo et enfilais une paire de lunette de soleil. J’avais de quoi me la péter, c’était plaisant et j’aimais ça. On aurait pu me prendre pour une star dans une autre vie, ou une pute, les deux allaient bien ensemble.
Aka s’était garé et il avait déjà sorti la glacière. Ensemble, nous allions nous poser sur la plage, tout en prenant grand soin de fermer le camping car. De la merde, je ne l’avais pas réparé pour qu’on nous le vole.

“ Bon je vais piquer une tête. Tu viens ? “ Proposais-je à mon frère.
“ Non je garde les bières et je vais parfaire mon bronzage.” Disait-il tout en prenant une pose de surfer.
“ Ok, fais gaffe si tu cuis comme un homard, je ne t’aiderais pas.” Je courais comme une gosse jusqu’à l’océan, laissant auprès du frangin mon paréo. Ma plastique était parfaite et je le savais, pourtant ce fut tel un veau de mer que je plongeais. L’eau était bonne et j’adorais ces sensations de liberté.
Alors que j’étais bien là à m’étendre dans les vagues, j’entendis mon frère beugler. Quoi ? Putain ! Elle était là. Je me redressais et j’observais derrière mes lunettes de soleil. Putain ! Oui c’était bien elle. Elle était là. Putain, elle avait grandi. Putain, ça venait de moi où elle avait pris du poids ? J’men fou. Si elle bouffe bien tant mieux. Je me précipitais telle Pamela Anderson sur la plage de Malibu, puis j’arrivais sur eux et la prenais dans mes bras.
“ Putain ! T’imagines pas à quel point je me suis inquiétée pour toi !” Je m’écartais et l’examinais sous toutes les coutures. “ Tu vas bien ! C’est tout ce qui compte. T’imagines pas quand on a débarqué ici et qu’on a vu les géniteurs refroidis. Ils ont encore fait quoi ces cons ? Je savais que tu t’en étais sorti, mais comme on te trouvait pas, j’ai fini par avoir des doutes.” Je la resserais à nouveau dans mes bras, tant pis si j’étais trempée. “ Putain. Tu vas nous raconter tout ce qui s’est passé ! Mais avant, il me faut une bière ! “ Je piochais dans la glacière et je décapsulais une canette et pris une gorgée. Elle n’était pas fraîche, pas grave, ça faisait du bien.

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Putain. Elle était là, devant moi et en pleine forme. Pas d’asticots qui lui sortaient des orbites, pas de démarche étrange. Elle n’était pas devenue l’une de ces saloperies. Ma soeur avait des vêtements propres, elle semblait aller bien voir même très bien. Mon bébé était devenu grand. C’était émue que je la pris dans mes bras. Enfin nous étions réunis et cela me faisait du bien. Je n’avais plus à m’inquiéter pour Akiak parce qu’elle était devant moi.
Cela faisait plus d’un an que toute cette merde avait commencé. Un an qu’avec le frangin on recherchait notre petite soeur. Ces retrouvailles annonçaient la fin de notre mission, on était réuni et on allait pouvoir faire ce qu’on voulait. Va falloir que je lui trouve aussi un maillot de bain pour les pétés de tunes elle va kiffer. On aura plus qu’à survivre et à lézarder sur la plage en mettant en pratique les conseils de nos abrutis de géniteurs. On va pouvoir se trouver une villa. Il y en a plein dans le coin. On la sécurisera et on vivra notre vie et si des gens viennent nous faire chier, je pourrais inventer quelques pièges bien pratiques et explosifs. Je me faisais déjà beaucoup de films dans ma tête quand la voix de ma frangine brisa mes réflexions. Hein, nos géniteurs se sont entretués en se disputant ? Même pas étonnant, c’était des connards. Des égoïstes et des abrutis assez cons pour se tuer l’un l’autre. Putain, j’aurai aimé voir ça. Bon, du coup après cet incident, ma soeur s’est barrée du bunker, elle s’était baladée dans la ville et hein quoi ? Oncle Ethan ? M’en souviens plus de lui. C’était lequel l’homophobe ou le raciste ? Bref… Encore un con sûrement. Qu’est-ce qu’Akiak faisait avec lui et ce Ténèbrus c’est qui encore ? Quel nom de merde… Il y a vraiment des parents qui auraient dû se retrouver en taule, comme mes géniteurs.
Putain. Il lui est passé quoi par la tête. Pourquoi elle est partie dans un hôtel, avec des cons, un oncle dont je ne me souviens pas, mais qui n’avait pas dû se soucier de nous, puisqu’il nous a laissé avec nos cons de géniteurs. Putain. Elle fait chier. Même si elle est en sécurité, elle ne pouvait pas rester dans un appart tranquille le temps qu’on débarque. C’est tellement pas ma soeur. Non mais je rêve. Elle vient de refuser une bière. Ma soeur a refusé une bière, alors que maintenant on s’en tape de la limitation de l’âge et qu’elle fait toujours ce qu’elle veut. Il y a une embrouille quelque part. Je fronce les yeux. Même pas en rêve qu’elle m’entraîne dans cet hôtel. Ca pue. Je ne le sens pas. S’il y avait bien une chose que j’avais retenu des géniteurs, c’était qu’on ne pouvait pas faire confiance en personne.
Je m’enfilais ma bière, laissant Aklaq raconter nos aventures.

“ Quand toute cette merde a commencé, on n’a pas perdu de temps. J’ai attrapé Myranda. Déjà, sortir du campus c’était compliqué. Il y avait des morts partout. Mymy a été dans son ancien bâtiment pour récupérer des affaires, ensuite on a cherché des flingues et on est parti. On a pas mal galéré sur la route et on est arrivé en août ici. Mymy nous a bricolé un camping car assez sympa. Ca a l’air cool ton hôtel, dis moi en plus.”
Le frangin n’a pas senti l’embrouille. Quelle andouille. J’étais restée silencieuse pendant qu’il résumé notre parcours, mais là je me mis à soupirer aussi fort d’un ventilateur. Mon frère et ma soeur se tournaient vers moi tandis que je faisais les yeux sombres.
“ Bon c’est quoi cette putain d’embrouille ?” Oui j’aimais casser l’ambiance. Des retrouvailles sans drama, ce n’étaient pas des retrouvailles. “ Tu vis dans un hôtel, avec un homme dont le nom fait penser à un pédophile, il y a un sois disant oncle qui n’en a jamais eu rien à foutre de notre gueule avant cela et putain ! Tu es dans un hôtel ! Jamais de la vie tu me feras entrer dedans, j’en ais rien à carré, je ne sucerais pas des queues juste pour avoir un lit king size et une couette.” J’étais en colère, parce que ce n’était pas comme ça que ça devait se passer. On aurait dû partir dans notre camping car et se barrer d’ici. “ Putain et depuis quand tu refuses de boire de la bière ? Moi j’te dis ça pue, il y a une couille dans le pâté j’en suis certaine.” Si mes yeux pouvaient tirer des balles, pour sûr que je l’aurais flingué sur place tellement cette situation me gonflait.

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Putain, on vient à peine de se retrouver avec la frangine qu’on se bouffe déjà la gueule. Pfff, j’aurais mieux fait de rester dans l’eau et faire ma naïade, au moins, on ne m’aurait pas fait chier avec cette histoire d’hôtel. Non mais franchement, vous me voyez dans un hôtel avec des gens que je ne connais pas et en plus un oncle dont je ne me rappelle pas et qui n’en a rien eu à foutre de notre gueule ces dernières années. Oui je suis toujours aussi casse-couille, mais excusez-moi d’être parano, surtout quand on voit tous les tarés qui traînent dehors. Je ferme ma gueule, j’écoute ma petite soeur qui défend ces gens que je ne connais pas. Ténèbrus franchement, je pense définitivement que c’est un nom de merde. Un gars cool et réglo. Grosse blague, qui est encore réglo en ce moment. Même moi je suis devenue une vraie conne. On me fait chier, je sors l’arme à feu. On cherche à me tirer dessus, je tire.
“ Utile et tu crois vraiment que je vais faire la soubrette dans ton Hôtel. Jorah et moi et se démerdent très bien tout seuls. Pas besoin de tous ces cons pour s’en sortir. On a le camping car, on se cherchera une baraque potable et on fera ce qu’on nous a toujours appris.”
J’étais hors de moi et aussi complètement buté. Mon plan de vie était déjà tout tracé. J’aimerai aussi retrouver Gros Nounours et Copain et on ferait ensemble un bon petit groupe. Je n’étais pas faite pour lécher des culs et obéir aux ordres. Par de nombreuses fois j’ai reçu des sanctions à l’université à cause de ce trait de caractère et la minus ne me changera pas. Ok, il avait de la gueule cet hôtel. Ok, dans une autre vie j’aurais bien aimé m’étendre sur un lit king size, mais plus maintenant. Je tenais à ma liberté et je sentais qu’en pénétrant dans ce lieu de malheur comme la sister, je la perdrais.
La minus s’emporta. C’est clair, elle en a chié autant que nous avec les géniteurs. Quoique, ils sont morts avant, donc non, on en a chié plus qu’elle. Bah ouai elle aurait pu préparer un appart rien que pour nous, avec tous ces magasins à piller, il y a de quoi se faire une maison digne d’un Ikea. Je soupire en l’entendant. Elle avait attendu un an avant de se jeter sur ce Ténèbrus. Que quoi… Violée ? Ma bouche forme un O tellement j’étais sous le choc. Bordel. Putain. Fait chier. Qui sont les fils de pute qui ont touché ma soeur ? Je vais leur dégommer leur gueule. J’étais en rage, mais plus contre ma petite soeur. Mon frangin, cette force tranquille réagit le premier calmement et demande à minus qui lui a fait du mal. L’un est mort. Fait chier. L’autre toujours en vie. Génial. Je vais pouvoir lui arracher les couilles et lui faire manger.

“ Ta gueule tête à claque.” Répondis-je à mon frère comme j’avais l’habitude de le faire. Je me tourne vers ma frangine. “ Qui s’est l’autre connard qui est encore en vie ?” Je demande cela froidement tout en pensant à mon plan de torture. Celui qui avait osé toucher à ma soeur, il allait crever.
“ Ton Ténèbrus, j’ai pas envie de lui faire confiance et tu ne me forceras pas à aller dans ton hôtel, ni à faire la larbine pour eux. J’ai d’autres choses à foutre pour le moment, mais si tu es bien là-bas tant mieux minus.” J’étais toujours froide parce que déçue de voir mes plans ruiné à cause d’un con qui avait gouroutisé ma soeur. Fait chier. En plus, j’aurais même pu lui laisser la chambre du camping car. En fait non, cette chambre est à moi. Il reste un autre lit couchette, elle aurait pu aller dedans.
“ Et toi tu décides quoi ? “ Je demande cela à mon frère tout en continuant de faire la gueule.

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Putain. Ca me fait chier. On a galéré pour venir jusqu’ici et maintenant que nous venons de retrouver notre petite-soeur, j’apprends qu’elle en a bien bavé et que des connards ont profité d’elle. Putain, j’ai qu’une envie, c’est de les buter. L’un est mort, pas l’autre. Tant mieux ! Je vais lui faire la peau. Je vais lui faire bouffer ses couilles et je lui ferais payer d’avoir touché une White. Il y a que moi qui peut foutre une raclée à mon frère et ma soeur, personne ne doit les toucher ! Bordel. J’étais sur le cul. Mon bébé n’en était plus un. Elle avait perdu son innocence de la pire des façons. Bordel. Je en plus de lui faire bouffer ses burnes, je lui ferais bouffer sa langue. Connard. Je sais qu’il s’appelle Ethan Hunter, qu’il est prêtre et quoi putain ? Il a mis en cloque ma soeur ? Je reste là comme une conne sans réagir. Elle ne l’avait plus, mais putain. Ma petite soeur était en cloque. Bon c’est clair Ethan Hunter, prêtre de mes couilles, je vais te buter. Pff qu’est-ce qu’elle était conne Cersei de faire confiance en ces cons. Putain, elle m’énerve. Inspire. Expire. C’est bon je suis calme. Sereine. Très sereine.

“Pas besoin de vous faire chier pour moi et Jorah, entre moi et elle.” Je désignais la mini moi. “C’est elle qui a besoin d’aide. Je t’ai sauvé la peau du cul plus d’une fois depuis l’année dernière.” Bah ouai, parce que moi je sais réparer un moteur et je sais utiliser des grenades. “Tu fais ce que tu veux frangine, mais moi, j’ai pas envie de faire la larbine pour des types que je ne connais pas. Dans ce monde, c’est chacun pour sa gueule.” Ca au moins, c’est un truc que nos cons de parents sont bien parvenus à me mettre dans le crâne. Je me suis toujours débrouillée seule, même durant mes études alors que les autres mecs de la promo se foutaient de ma gueule, en m’appelant princesse. Putain, ils s’en sont mordus les doigts quand j’ai écrasé les couilles de l’autre con. Je sais même plus comment il s’appelait cet abruti, en tout cas, c’est certain, s’il est encore en vie, il ne peut plus se reproduire.

“Toute façon, j’ai un mec que je compte bien retrouver. Mon mec, rassure toi la mioche. Je vais lui faire comprendre que quand on entre dans la vie de Myranda, on ne se barre pas comme.” Et même si John faisait six têtes de plus que moi, je lui mettrais mon poing dans la gueule pour s’être barré.
Bon la sister a l’air d’avoir rencontré des gens sympas, mais je m’en fous. Après ce que j’ai vu, je ne peux faire confiance en personnes.
“Putain on en a vu des barges. On s’est retrouvé avec un groupe, au tout début, quand on avait perdu la bagnole, ils voulaient prendre un centre commercial et buter ceux qui se trouvaient à l’intérieur. On s’est barré avec Jorah. Il y en avait d’autres comme nos parents aussi… Ah et putain, tu te souviens de ce type qui se baladait à poil ? Il se badigeonnait de sang de saloperie et il se prenait pour eux. Il me faisait tellement pitié que j’ai eu envie de la buter, mais Jorah le trouvait marrant. Bref, le monde ne tourne plus rond.”

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