La journée avait pourtant si bien commencé, le jour s’était levé sur Cancun avec un soleil resplendissant, faisant de cette journée de Décembre une journée qui allait être comme les précédentes : chaudes. James et Sarah avaient été rejoint il y a peu par Nate, une arrivée qui ne plaisait pas à James, il voyait clairement que son ancien meilleur ami n’était pas net, puis à présent il savait trop de choses sur lui, trop de choses qu’il n’avait jamais voulu dire à Sarah, espérant préserver une part de cette bonne image qu’elle pouvait avoir de Keller. Pourtant, pas une seule fois Nate ne semblait avoir pensé à Sarah en bien, l’image que James ressentait était celle d’un homme qui veut une copine qui soit belle et que ce simple fait soit suffisant. James lui avait immédiatement eu un coup de cœur pour la jeune femme, mais cette vie là, à présent plus personne ne parvenait à la vivre. Depuis quelques temps, le jeune homme était tombé sur le Parc d’Attraction désaffecté de Cancun, un rassemblement de forains pré-apocalypse et visiblement il y avait eu un sacré carnage dans l’endroit. Alors, le brun avait entreprit de le nettoyer, il avait voulu en faire un lieu viable, quitter la plage pour un endroit avec des clôtures, des générateurs de secours pour obtenir de l’électricité, c’était son domaine. Il travaillait pour depuis des mois, lorsqu’Aloysia Grant lui avait demandé de le faire pour les Nomades, moment où il avait croisé la route de la dangereuse Lana Ackerley, puis il avait continué ses recherches et un jour il était arrivé dans le parc en même temps qu’une jeune femme du nom de Charlie McFerley. Une bonne rencontre, enfin !
Pourtant, si la journée avait bien commencé, le temps était devenu maussade au fur et à mesure de l’avancée de la journée. Le ciel avait rapidement vrillé au noir, au large, de puissants éclairs frappaient l’océan dont les vagues devenaient de plus en plus grosses. James était descendu rapidement dans le garage de la maison où le petit groupe squattait, bidouillant le plus vite un vieil ordinateur tout en rallant de le voir aller si lentement, avant de blêmir. Quelques anciens satellites étaient encore en vol, d’ici quelques temps, ils ne seraient plus opérationnels, mais ce qu’ils affichaient n’étaient pas très encourageant. « Oh merde … » James se passa une main dans les cheveux, avant de faire quelques recherches supplémentaires, son écran était noir, affichant des centaines de lignes violettes, et pourtant il arrivait à comprendre tout ce qui se tramait sous ses yeux. Quelques codes de plus, et James se leva de sa chaise, remontant les escaliers avant de prendre un sac et d’y enfouir quelques affaires, de l’eau et quelques denrées sèches, puis il se présenta à Sarah. « Il faut partir. » James la regardait droit dans les yeux, ce n’était pas un « il faut partir » comme ils avaient pu se le dire quelques fois, pour chercher un autre lieu, c’était là une réelle obligation car un danger arrivait.
Il regarda s’il avait bien des munitions pour son révolver, mais aussi son couteau, avant de lever son regard vers la jeune femme. « A quelques kilomètres de nous, il y a un vieux Parc d’Attraction désaffecté. Je veux que tu y ailles, tu trouveras un camping-car portant une croix rouge dessus, voilà les clés. Referme bien les grilles derrière toi, et reste à l’abri, d’accord ? » James la regardait, l’air entendu. Lui allait prendre quelques risques, mais c’était pour une noble cause. « Une tempête arrive, elle va frapper les côtes dans quelques heures, il faut qu’on parte de là, qu’on aille se mettre à l’abri. Mais je dois passer à la Mairie, c’est là-bas que le signal d’alarme de Cancun est basé. Il faut que je prévienne les autres. » Il voulait lui dire qu’il allait la rejoindre après, mais pouvait-il lui faire cette promesse ?
Qui a un jour dit que le Mexique est une destination où il fait toujours beau ? Alors certes, les paysages étaient magnifiques, les lieux idylliques, mais une tempête pouvait toujours arriver et malheureusement pour eux, il n’y avait plus de station météorologique pour les avertir, seulement quelques petits génies ou des personnes débrouillardes comme lui ou encore Sarah, voir même la jeune Charlie qu’il avait rencontré il y a peu. Heureusement, James savait bidouiller informatiquement même sur ce qui semblait être de vieux dinosaures, et ce qu’il avait pu voir ne lui avait pas emmené vers une joie extrême, plus vers une peur immense. Le brun avait été heureux de voir la réactivité de Sarah, il n’avait qu’a lui dire qu’il fallait qu’ils partent pour qu’elle comprenne la dangerosité de la situation, avant de retourner dans le garage pour charger la voiture et qu’il donnait les instructions sur ce qu’elle devait faire pour survivre ce soir, et le plan était simple : qu’elle aille au Parc d’Attraction, là où il avait ces derniers jours tout préparé pour que l’endroit puisse être sécurisé et puisse accueillir du monde, se mettant à l’abris dans le camping-car qui portait une croix rouge, celui-là même où il la rejoindrait s’il parvenait à rester en vie, et rester en vie, il l’espérait vraiment. Lui en attendant ? Il allait passer par la Mairie, déclencher le signal d’alarme allait permettre de mettre à l’abri le plus grand nombre de survivant, un signal sonore pour alerter la population du danger grandissant même si du coup, une nuée de rodeur allait venir à son encontre. Mais au moins, Sarah serait en sécurité, et c’était tout ce qui comptait à ses yeux.
« Non. » James la regardait en face, il ne voulait pas qu’elle vienne se mettre en danger, puis depuis que Nate était de retour, il tentait de se protéger, il ne voulait pas souffrir, lui dont les sentiments avaient continué de grandir vis-à-vis de la jeune femme. « C’est trop dangereux. » Elle faisait preuve de fermeté, lui aussi, mais il savait bien qu’elle allait le suivre, puis elle reprenait déjà en affirmant que l’alarme allait attirer tous les rodeurs de Cancun et James inspira doucement en fermant les yeux avant d’hocher négativement sa tête. « Et c’est pour toutes ces raisons que je veux que tu te mettes à l’abri Sarah. Je ne veux pas qu’il t’arrive quoique ce soit. » Mais elle avait mis les sacs dans le même coffre, se plantant devant lui avant de mettre un point final à la discussion avec aplomb ce qui l’agaça un peu. « Très bien ! Mais, si je dois t’enfermer pour que tu survives, je le ferais. Si je te dis à un moment de partir parce que c’est trop dangereux, tu le feras. Et ce n’est pas négociable. » Lui aussi savait dire ce genre de phrase, bien que quelque part, repartir ensemble dans une expédition, c’était aussi se rappeler ce qu’ils avaient vécu quelques temps auparavant ensemble, avant que Nate ne revienne dans leur vie.
D’ailleurs, Sarah lui avait demandé où se trouvait ce dernier, et James avait ouvert la porte de la voiture, observant la brune. « Aucune idée, mais ses affaires n’étaient pas là. Il doit savoir que la tempête arrive. » Le ton était légèrement amer bien qu’il tentait de ne pas trop le montrer, mais après tout, ce n’aurait pas été la première fois que Nate sauvait sa peau en abandonnant les autres ! Il était monté dans l’habitacle, démarrant avant de se pencher en direction de Sarah. « Tu grimpes ? »
Et quelques secondes plus tard, la voiture glissait sur l’asphalte à toute vitesse, James avait les sourcils légèrement froncé, observant la route avec attention, scrutant les rues alors que la pluie tombait déjà sur la ville, s’écrasant à grosses gouttes sur le pare-brise. « Tu viens ou je te dépose au Parc ? Après tout, il y est peut-être. » Nate, bien que James ne le nommait pas, et James évita une branche d’arbre qui avait volé à travers la route. « Merde, j’ai dû me tromper, on en a peut-être que pour quelques minutes … » De plus, la visibilité devenait de moins en moins bonne, à tel point qu’il heurta un rodeur de plein fouet, l’envoyant en l’air tandis qu’il s’était écrasé sur le pare brise. « Fais chier ! »