Seul un test de fratrie aurait su convaincre Timothy qu’il partageait bel et bien un lien de sang avec ses frères. Bien que leurs fondations aient été bâti au sein d’une famille médiocre, son établissement final n’avait absolument rien de comparable à la leur. Observer les mauvaises pommes s’écraser au sol alors qu’il s’accrochait solidement à l’arbre n’avait été que flatteur pour lui. Alors que ses frères se lançaient dans la drogue et les gangs de rues; il portait le fardeaux de leurs échecs comme de grandes ailles blanche qui le conduisait toujours plus haut vers la réussite mais surtout, dans l’estime de ses parents et pourquoi pas du monde entier – Faut bien rêver un peu.

Propriétaire d’un magasin d’armes à feu, il projetait l’image du succès et du contrôle mais un vide grandissait en lui. Toujours insatisfait de sa position dans le monde, il a fait face à une nouvelle clientèle, en quête d’appartenance – peut-être bien. Hélas, la porte qui s’était ouverte à lui fit tôt de se refermer brusquement pour l’emprisonner derrière les barreaux qui la complémentaient. Trafic d’armes, s’il aurait connu l’étiquette avant qu’on la lui colle au dos, il aurait sans doute été un peu plus généreux envers les frères qu’il a reniés en raison de leurs liens avec le crime.

On pourrait presque dire qu’il était parvenus à se forger une place en tant que prisonnier : lèche-botte du leader d’un groupe qui inspirait un certain respect, cette stratégie avait au moins assurer sa survis en fracassant un peu plus l’image qu’il avait tenté de maintenir. Ses airs hautains ne s’étaient pas évaporés pour autant. Comme si sa dévotion envers cet homme devait inspirer le respect, il s’efforçait de projeter l’illusion que le tout était pour une cause dont lui-même ne parvenait pas à s’expliquer. La confusion régnait en lui. Confusion qui se manifesta sous la forme de crises étranges suivies de dépression interminable. Ainsi avait-il attiré l’attention du psychiatre Victor Zachée; un homme qui commandait le respect. Pas de main ferme mais bien par la compétence avec laquelle il effectuait son travail. La situation de Timothy n’avait rien de favorable et pourtant, le psychiatre était parvenu à lui faire accepter un peu mieux les choses telles qu'elles l’étaient. Pas qu’il était fou à lier mais le prisonnier avait bien quelques troubles de personnalités dont Victor n’a malheureusement jamais pu lui faire comprendre. Sans doute qu’il en avait les compétences mais les choses allaient soudainement changer suite à la mutinerie.

Bien qu’il était très loin de la perfection, Timothy était resté relativement innocent comparé à de nombreux criminels qui l’entourait mais il n’avait certainement pas son mot à dire quant aux événements qui s’ensuivirent. Ainsi, il s’était armé pour se protéger en évitant de participer activement au massacre sans pour autant s’y opposer et ce, jusqu’à ce que son groupe se retrouve face à une porte verrouillée. Une porte dont Victor eux la générosité d’ouvrir; un geste qui aux yeux de certains groupies assoiffés de sang ne suffisait pas à l’épargner. Timothy n’avait pas hésité à verbaliser son désaccord et bien que ses mots avaient peu d’influence, plusieurs prisonniers partageaient son opinion, faisant ainsi taire les petits malfaiteurs. Il avait ensuite suivi Victor comme un chien de garde, ou un chien perdu; sans doute un mélange des deux. Les années d’humiliation n’avaient pas bénéficié sa santé mentale, c’était peut-être même un miracle qu'il ne s’était pas retrouvé au bout d’une corde et il avait témoigné du soutien que le psychiatre savait si bien lui offrir.

Quand vint le temps de découvrir le monde en ruines, il eux presque l’impression de faire face à un miroir. Malgré lui, ce fut un réconfort de constater que le reste du monde avait également tombé. C’était un peu moins dégradant, quoi. Il ne lui restait plus qu’à se relever, chose qu’il accomplirait avec l’aide de Victor pour découvrir une toute nouvelle destinée...