La vie sur Cancun était particulière. Voilà une réflexion que James se faisait régulièrement depuis qu’avec Sarah, ils avaient stoppé leur route au Mexique, sans aller plus loin au sud ce qui avait été le plan premier. Ils devaient rejoindre le Brésil au début, mais ses parents l’avaient contacté pour lui dire que dans son second pays d’origine, les choses n’allaient guère mieux, pire encore, elles se dégradaient à grande vitesse étant donné que les conditions sanitaires n’étaient pas optimales. En quelques semaines, Sarah et lui avaient découvert un nouveau groupe, les Nomades, un groupe dans lequel ils avaient réussi à s’intégrer, Sarah étant d’une nature sociable et lui parvenant à aider avec ses quelques connaissances mécaniques, informatiques et son esprit débrouillard. Quelques rencontres malheureuses comme celle avec les Scabreux et l’horrible Campbell leurs avaient fait comprendre que le nouveau monde offert semblait tout droit sorti d’une partie de Jumanji ou bien écrit par l’auteur de Game of Trones !
Eux aussi avaient décidé avec David et Sarah d’une vie plus trépidante, une vie avec beaucoup d’interdits, mais là, c’était le pompon sur la Garonne, la grande majorité des derniers survivants venait d’un endroit qu’ils nommaient tous l’Île, une ancienne prison qui avait regroupé quelques pires criminels du monde. Eux n’avaient fait que quelques braquages, ils avaient adopté un mode de vie de stars, faisant quelques fois usage d’armes à feu mais jamais pour tuer, alors que depuis que la pandémie avait commencé … James ne comptait plus le nombre de personnes qu’il avait tué, même si dans la grande majorité il s’agissait de mordeurs. Sa première victime avait été David, son meilleur ami – du moins c’est ce qu’il pensait – lorsque ce dernier avait voulu le sacrifier ainsi que Sarah pour sauver sa peau. Etait-ce réellement un crime ? James ne saurait le dire, mais quelques fois il en cauchemardait encore.
Une pluie fine s’abattait sur Cancun, rendant l’atmosphère pesante, empêchant les personnes vivantes de respirer à leur aise. Le ciel était blanc, signe que le soleil persistait derrière la fine couche de nuage et que d’ici quelques minutes il allait de nouveau frapper fort sur les terres Mexicaines. James avait marché plusieurs kilomètres depuis le campement des Nomades, Aloyasia Grant lui avait demandé de se rendre à l’ancien parc d’attraction pour voir s’il pouvait pas trouver un générateur encore en état de fonctionnement, et le brun avait avancé avec un sac sur le dos, quelques provisions et quelques bouteilles d’eaux, sur une chemise beige marquée par le temps et le soleil.
Il se trouvait devant la grande roue, au sommet, deux mordeurs semblaient vouloir descendre, les pauvres étaient surement mort de soif lorsque la grande roue s’était arrêtée. James se passa une main dans les cheveux, avant de soupirer. « Le générateur, et je m’en vais … j’aimais déjà pas les fêtes foraines ... » Autant se dépêcher, vite filer, et surtout ne pas passer par la maison hantée. Ils vivaient déjà dans un monde cauchemardesque, pas besoin d’en rajouter ! Alors James s’était dirigé vers une de ces grandes attractions, vous savez le genre de grande maison pour adolescents, avec ce qu’on appelle un « Palais des Glaces », un labyrinthe aux obstacles invisible pour ensuite vous guider dans diverses pièces avec des boudins vous fonçant dessus, puis une … piscine à balles. Sauf que James s’arrêta en voyant une personne déjà présente. Mordeur ou vivant ? Il avait prit dans sa main le pied de biche qu’il avait à la ceinture, prêt à se défendre.
☾☾ Des feuilles de papier étaient disposées un peu de partout, sur les comptoirs, sur le sol, et même entre deux tranches de pain d'un sandwich. Des araignées vivaient en ce lieu depuis plusieurs mois, compte tenue de toutes les toiles d’araignées qui se trouvaient dans la pièce. Le lieu était complètement laissé à l’abandon, même de la poussière se trouvait un peu de partout. Pourtant, le lieu était loin d’être abandonné, puisqu’on pouvait actuellement entendre de la musique en fond sonore. Et attention, ce n’était pas n’importe qu'elle musique, c’était du Don’t stop me now de Queen. Une silhouette se tenait en face d’un comptoir, mélangeant quelques solutions dans des tubes à essai. La personne bougeait son bassin au rythme de la musique, et tapait du pied contre le sol.
« Scheiße ! » gueula Klaus en versant une solution de levure chimique dans un des nombreux tubes.
Pour une fois que Klaus se mettait au travail, rien allait dans son sens ! Il était en plein sur une enzyme de restriction de type 2, ça servait à déchiffrer le patrimoine génétique, à des tests d’ADN, et aux manipulations génétiques. Il voulait tester tout ça avec de la levure chimique sans bactéries. Le problème, c’était que son incubateur tombait tout le temps en panne, et il manquait de culture cellulaire, et du sang. À chaque fois qu’il tentait de résoudre le problème, tous ses essais étaient contaminés. Klaus avait même essayé de varier les composantes, ainsi que la température, la pression, les acides, et même les composés alcalins. Son enzyme était toujours corrompue.
« I'm a rocket ship on my way to Mars, on a collision course ! I am a satellite, I'm out of control, I am a sex machine, ready to reload, like an atom bomb about to, oh, oh, oh, ooooh explode » chanta t-il avec beaucoup de grâce et de manières.
Klaus avait parfaitement le rythme dans la peau, et il préférait travailler avec de la musique, ça l’aidait à se concentrer. Après avoir versé une énième solution de levure dans un tube, il se baissa à la hauteur de son essai, et regarda d’un œil louche le contenu. Sa moustache frôlait de quelques millimètres le tube. Il lui manquait quelque chose pour que son enzyme réussisse ! Il n’était pas très loin du but ! Il ne se laissait pas démonter. À la fin de la chanson de Queen, Klaus leva vite fait les yeux vers le plafond, se préparant à chanter la chanson suivante. Sauf que quelque chose le tira de ses pensées. Une chose qui allait conclure sa journée de travail. Le plafond était assez abîmé, juste au-dessus de lui, il y avait un petit trou. Klaus monta sur la table et gratouilla avec ses gants noirs le contenu que renfermait le trou. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. Il venait de trouver la solution. De l’amiante. Après tout, l’amiante est un matériau extrêmement mutagène, il allait pouvoir influencer sur la reproduction cellulaire des essais de Klaus ! L’ancien docteur attrapa une petite pincée d’amiante et en versa dans son tube à essai. Au bout de quelques secondes, il réussit à avoir l’enzyme qu’il voulait. C’était un génie ! C’était le meilleur !
« OUI !!! » se dit-il lui-même pour confirmer ses pensées narcissiques. « Klaus, pauvre fou, tu gères tellement bien ! Merci, merci ! Oh, ne sois pas si modeste, tu mérites ces applaudissements » s’expliqua t-il en s’applaudissant tout seul.
Ému, Klaus mis quelques minutes avant de reprendre ses esprits. Il aimait son l’intelligence oui, il aimait sa beauté, ainsi que ses moustaches. Il était parfait. Une fois de plus, il avait réussi quelque chose où de base, n’était pas possible. Hein ? Oui, merci, ses mollets allaient très bien !
Terminant sa journée avec grande réussite, Klaus mit ses essais dans un incubateur, et décida de quitter le laboratoire pour s’offrir une petite baignade. Et rien de mieux que la fête foraine pour lui offrir ce qu’il voulait. Après ces jours de galère, Klaus avait bel et bien le droit de s’octroyer un plaisir extrême. Klaus sortit du laboratoire, et s’attarda quelques instants sur la météo. Elle n’avait pas changé depuis ce matin, des nuages persistaient, et une pluie fine se déversait sur Cancun. Klaus adorait la pluie. Enfant, il aimait sauter dans les flaques, mais là c’était impossible car il ne voulait pas abîmer ses belles chaussures. Enfin, tout est relatif puisque ces chaussures n’étaient pas si jeunes. Même avec ce qu'il se passait, Klaus mettait un point d’honneur à sa tenue vestimentaire. C’était un homme qui était tout le temps vêtu de noir, de la tête aux pieds, il portait même des gants noir, tout le temps. La seule partie de sa peau qu’on pouvait voir, c’était à partir du cou jusqu’à la tête.
L’ancien parc d’attraction n’était pas un endroit le mieux sécurisé de toute la zone. Klaus était armé de sa mitraillette, il était tout de même sur ses gardes, histoire de ne pas faire de mauvaises rencontres. L’avantage, c’est qu’il savait où il allait, Klaus prenait le même chemin depuis quelques semaines déjà. Il entra dans une grande attraction, passa un grand labyrinthe, entra dans une pièce avec plein de miroirs, et contourna des gros boudins qui se trouvaient dans la salle suivante. Juste après tout ce petit manège, Klaus arriva enfin au moment de plaisir. En face de lui trouvait une piscine à balles. Un sourire satisfait apparu sur son visage, ses yeux pétillaient de joie. C’était magnifique. Il déposa sa mitraillette sur le rebord de la piscine, et ne se gênea pas pour plonger tête baissée dans la fameuse piscine à balles. C’était l’extase. Klaus nageait comme s’il était dans une vraie piscine avec de l’eau, le dos crawlé, le papillon, la nage indienne, tout ça il le faisait avec les balles en plastique. Ceci dit, quelque chose, ou plutôt quelqu’un, l’interrompit en pleine danse du papillon. Tel un crocodile nage envers sa proie, Klaus se fraya un chemin parmi les balles et attrapa rapidement sa mitraillette qu’il pointa sur l’inconnu.
« Je te conseille de poser ton bâton ferré si tu ne veux pas ressembler à un gruyère » remarqua Klaus en pointant le bout de son arme sur l’homme. « Personnellement, ça ne me dérange pas. J’adore le fromage » expliqua t-il en haussant un sourcil, ayant une envie soudaine de gruyère. « Qu’est-ce que tu es venu faire ici ? C’est MA piscine à balles, pas touche ! » menaça Klaus, en posant son index sur la gâchette.
CODAGE PAR AMATIS
James Hargreaves
Travailleur
Messages : 119
Localisation : Les plages de Cancun
Jeu 17 Sep - 13:05
Look at my bullets !!!!
Klaus et James
En règle générale, James n’était pas contre les parcs d’attractions, c’était même fun. Il était assez casse cou, il aimait les sensations fortes et enivrantes, il ne comptait même plus le nombre de fois où il avait été à Disneyland en Floride, mais là, c’était plus un parc de fête foraine, d’itinérant et n’avait rien à voir avec le pays féérique de Disney. Pourtant, en observant les lieux abandonnées, les devantures devenant inquiétante car la nature reprenait ses droits, James avait plus l’impression de se retrouver dans un vieux film d’horreur. Dans combien de temps une personne masquée allait sortir de derrière un manège avec une tronçonneuse pour le découper en petites rondelles ? Le brun avait soupiré, après tout il était là parce que Grant le lui avait demandé, et il n’y avait pas à tergiverser, il devait y aller alors il s’était mis en chemin à travers les anciens stands pour trouver un générateur encore en état de fonctionnement.
Il s’était dépêché, cherchant à éviter la maison hantée pour aller vers l’attraction du Palais des Glaces, serpentant à travers les vitres pour faire son chemin, prenant en pleine poire un des boudins mis là pour freiner l’avancer et offrir plus de plaisir même si pour le coup, il n’en avait cure, jusqu’à ce qu’il arrive enfin à la piscine à balles se rendant compte qu’il n’était pas seul. Sa main serrait le pied de biche, alors qu’il voyait une silhouette assez grande se dessinant devant lui. Alors qu’il se demandait si la personne était morte, cette dernière se tourna dans sa direction, et James recula d’un pas. Oh non, elle était belle et bien vivante ! L’homme après avoir fait une nage magnifique avait prit une mitraillette, et la pointait dans sa direction. Hargreaves inspira doucement, avant de lâcher son pied de biche, levant ses mains en signe de reddition. Il n’allait pas prendre le risque de finir criblé de balles, visiblement il y avait des gens bien fous ici. Le discours de l’homme semblait presque incohérent, il aimait le fromage, lui aussi certes, mais s’il mourrait, il ne serait en rien un bon bout à manger, juste un steak bien saignant ! Puis qu’est ce qu’il était venu faire ici ? « Je … je ne suis pas là pour … votre piscine à balles. Je … je peux repartir si vous voulez. »
Hargreaves observait la mitraillette, et lentement, il décrocha son pied de biche sans quitter Klaus du regard, avant de poser le pied de biche sur le sol. « Je ne vous veux aucun mal, je ne veux pas vous prendre votre piscine Monsieur. Je cherche un générateur, tout simplement. » James laissa son sac à dos glisser sur une de ses épaules, toujours avec des gestes lents, il ouvrit une des pochettes de devant pour en sortir une page d’un vieux magasine. « C’est ça que je cherche, vous voyez, rien à voir avec la piscine à balles. » James lui fit un signe de tête entendu, avant de regarder brièvement autour de lui et de hausser les épaules. « Visiblement, ce n’est pas ici que je vais le trouver. Alors, je vais … vous laisser ? » Est-ce qu’il pouvait fuir ainsi ? Il en doutait, l’homme avait une moustache trop bien entretenue pour être un simple fou !
☾☾ La nature reprenait ses droits, et la fête foraine ne faisait pas exception à la règle. Les hauteurs des mauvaises herbes gagnaient toutes les semaines en centimètres, les feuilles grimpaient le long des parois, et quelques insectes avaient trouvés leur bonheur dans cette fausse jungle. Il n’y avait rien ici qui pouvait rassurer, le temps de la fête foraine remontait, laissant place à un parc abandonné voire même hanté. Qui serait assez fou pour prendre plaisir à venir dans cet endroit ? Ceux qui cherchaient des objets ? Ou bien alors… le dingue qui était en train de nager dans une piscine à balles ?...
Fallait dire ce qui était, Klaus était parfaitement dingue de venir ici, afin de plonger dans une piscine remplie de bouboules en plastoc. Mais, c’est ce qui faisait toute son intelligence, non ? Il y avait des sujets tellement plus important qui attendaient à être traité, le pays était plongé dans le chaos et pourtant… Aux yeux du scientifique, rien n'était plus important que cette foutue piscine ! Ça l’aidait à se détendre, à faire une mise à jour de son cerveau et à stocker toutes les données dans un coin de sa tête. Il avait BESOIN de la piscine, c’était vital pour sa survie, son mental et son génie incompris.
Mais aujourd’hui, son petit moment de plénitude était gâché par l’arrivée d’un inconnu ! Qui avait osé l’interrompre en pleine nage ?! Qui OSAITvenir lui piquer sa piscine ?! Défendant son territoire, Klaus avait attrapé sa mitraillette, la pointant parfaitement sur l’inconnu. Il était prêt à appuyer sur la gâchette au moindre mouvement brusque, et croyez-moi, Klaus était très rapide… Surtout lorsqu’il s’agissait de fromage et de transformer les gens en gruyère. Mince… Il n’avait pas de pain pour accompagner le fromage. Scheiße.
« Si tu n’es pas ici pour ma piscine, alors qu’est-ce que tu fiches ici !! » aboya Klaus en dévisageant l’homme.
Le scientifique observa l’inconnu qui déposait le pied-de-biche au sol, tout en essayant de le rassurer… Et de le calmer, par la même occasion. En effet, il était bien plus prudent de d’abord calmer Kartoffelsalat, car il pouvait vite monter dans la paranoïa, ce qui pouvait également, le rendre dangereux surtout quand il avait son arme. L’homme déclara être ici pour chercher un générateur… Klaus prit un air bougon, et suivit les faits et gestes de l’homme, quand il chercha quelque chose dans la poche de son sac à dos. L’allemand plissa légèrement les yeux pour observer le torchon qui était autrefois une page d’un magasine. Il fit quelques pas en plus dans sa piscine pour mieux l’observer et…
« Par les moustaches de la Carpe Argentée !!! QU’EST-CE QUE JE VOIS LÀ ! JUSTE À CÔTÉ DE TON PSEUDO-GÉNÉRATEUR ! » hurla de colère Klaus, en pointant la page de son index. Sur cette vieille page, on pouvait voir un générateur certes, mais à côté du modèle, se trouvait une photo de balles en plastiques, avec une mannequin toute souriante qui tenait les boules. « J’ai l’impression que tu me prends pour une bille, Monsieur le Générateur ! » siffla t-il entre ses dents.
Bien, l’heure était venue de passer aux choses sérieuses. Puisque Monsieur Bel Homme le prenait pour une courge, Klaus n’avait pas d’autre choix que de passer la vitesse supérieure. Par son plus grand désarroi, Salade de Patate quitta sa piscine pour se mettre à hauteur de l’homme. Il braquait toujours sa mitraillette sur lui, tel Miaouss en voyant Pikachu. « Reste ici !! » ordonna Klaus, sur un ton autoritaire.
« Je veux savoir comment tu t'appelles ! Et la vraie raison pour laquelle tu te trouves ici ! Devant ma piscine ! Et as-tu été suivi ? » questionna t-il, très méfiant des inconnus…
CODAGE PAR AMATIS
James Hargreaves
Travailleur
Messages : 119
Localisation : Les plages de Cancun
Jeu 10 Déc - 11:31
Look at my bullets !!!!
Klaus et James
Quel étrange personnage qui se présentait face à lui. Une moustache à faire frémir de plaisir même Gandalf, une classe qui égalait celle de Thomas Shelby, un air particulier qui aurait fait rougir de plaisir Ramsay Bolton, et - James ne le savait pas encore – une intelligence aussi impressionnante que celle du Docteur Robotnik ! Qu’en était-il de sa passion pour les piscines à balles ? Là encore, le dénommé Sheldon Cooper pourrait dire qu’elles n’étaient pas de simples balles mais une véritable représentation d’atomes ou bien du cosmos ou encore un truc d’allumé ! Qu’est-ce qu’il faisait ici même ? Eh bien il était là pour le générateur comme il s’était empressé de lui dire en regardant cette mitraillette dangereusement pointée dans sa direction, lui qui en plus lâchait les armes pour montrer à l’homme en face de lui qu’il n’était clairement pas un danger ! Il fallait calmer l’hurluberlue qui était en face de lui, surtout qu’il semblait assez sanguin et impulsif, comme le démontrait son envie de garder pour lui une piscine de balles en plastique. Il fallait se rendre compte de l’absurdité de la chose quand même, dans un monde en pleine apocalypse, baigné par les maladies et les morts qui se réveillent, certains défendaient des piscines à balles tandis que d’autres luttaient pour garder un peu d’eau ou quelques fruits ! Avec le plus de délicatesses possible, James avait sorti d’une poche de devant une ancienne revue, montrant le modèle de générateur qu’il cherchait avant de sursauter lorsque Klaus hurla de colère, [s]postillonnant un peu quand même faut l’avouer[/s], tout en pointant de son index une autre publicité. James ouvrit des yeux tout ronds, réfutant cette idée. « Non ! No, non, non, non ! Je me fiche bien de votre piscine à balle ! » Il avait reculé d’un pas en le voyant quitter l’aire de jeu pour se pointer devant lui avec sa mitraillette, les deux se toisant alors que l’homme en face de lui, ordonnait qu’il ne bouge pas. Comment faire pour ne pas suivre les ordres lorsqu’ils sont donnés avec une arme à feu qui vous plomberait en moins d’une seconde, avant même de pouvoir dire « Aïe ». Et non pas ail, quoique selon la recette de fromage, un peu d’ail ce n’est pas déplaisant !
Les questions qui suivirent étaient légèrement sans queue ni tête, mais James tenait à la sienne, un tant soit peu, et il souhaitait qu’elle reste sur ses épaules alors il prit le temps de répondre, espérant que l’homme en face de lui se calmerait petit à petit. Ce n’était pas un moindre mal, surtout qu’à présent il était devant la piscine, prenant l’ordre à la lettre, dos aux balles pour observer le canon qui démangeait tant Klaus. « James Hargreaves, je suis originaire des Etats-Unis et ma mère est Brésilienne. Je suis, enfin j’étais, informaticien avant la pandémie. Je me débrouille pas mal avec tout ce qui est manuel, c’est pour ça que je cherche un générateur, afin d’alimenter l’endroit où je vis en électricité et continuer des recherches afin de savoir pourquoi le monde est parti ainsi en roue libre. Je ne veux pas vous faire de mal … ? » En marquant un temps d’arrêt, il espérait que l’homme en face de lui se présente aussi, c’était là un premier pas, signe que les choses pouvaient s’arranger, et James le souhaitait plus que tout. Il inspira avant de reprendre. « Je n’ai pas été suivi, je suis venu seul et de mon propre chef. Et vous ? Vous vivez seul ? Ici peut-être ? » Passer du temps sans voir personne pouvait rendre fou, un paramètre à prendre en compte, surtout si l’homme à la moustache pensait avoir en face de lui une hallucination !
