Le luxe, les voitures, les femmes, les conquêtes. Cet Américain, Irlandais d’origine, avait une vie rêvée par beaucoup de personnes de la classe modeste. Entré dans une grande banque dès la fin de ses études universitaires, Franck parvient à gravir rapidement les échelons. Doté d’une excellente analyse des choses, d’un œil avisé, et aussi sans avoir peur de prendre des décisions clés, il devient le plus jeune directeur d’agence du pays, faisant faire de milliards d’économie à cette dernière. D’un point de vue personnel, il passe son temps libre dans des soirées mondaines où il rencontre le gratin New-Yorkais, faisant même la Une d’un journal à scandale en étant photographié avec une jeune mannequin. Mais alors que tout se passe pour le mieux, un réveil d’Aout est plus rude. La porte de sa maison vole en éclat tandis que le FBI le menotte et l’emmène dans des locaux pour l’interroger : la jeune mannequin a été retrouvée morte, son compte en banque vidé, et l’argent a été retrouvé sur un compte offshore adressé au banquier. Malgré toute la défense possible et inimaginable, Turpin est condamné à aller sur l’Ile où il purgera sa peine à vie, d’autres charges étant annoncées contre lui.

En prison, Franck reste discret, sa carrure lui permet d’avoir la paix, et le surnom de « l’Egorgeur de Poulettes » se répand rapidement. Pas une seule fois, il n’a remis en cause la version, acquiesçant lorsqu’un nouvel élément se joignait à l’histoire. Ce qui au début était un homicide afin de prendre du pognon était devenu au fil du temps une véritable fable. Selon certain, il aurait ouvert la jeune femme en deux et se serait aspergé de ses entrailles, imbibant ses cheveux et sa barbe de sang ce qui lui aurait laissé cette couleur si rousse, puis il aurait fait en sorte que l’argent transite vers un compte offshore où l’attendrait depuis plus de cinq cent millions de dollars. Parfois même, on lui mettait la mort d’autres femmes sur le dos, à chaque fois de jeunes femmes très belles et surtout très riches, et son mutisme avait continué sa légende. Il aurait pu continuer ainsi durant milles ans, mais devant le manque de ressources de l’Ile, et en entendant que certains souhaitaient rejoindre le rivage, l’Américano-Irlandais avait prit place dans une embarcation.

Ce jour … il s’en souviendrait toute son existence. Les décharnés qui étaient partout, le cri des prisonniers qui se faisaient dévorer. Pourtant pouvait-il faire demi-tour et retourner sur l’Ile ? Non, il ne voulait plus vivre enfermé …. Pouvait-il aller se réfugier dans la ville pour autant ? Ce fut un des anciens prisonniers qui s’appelait Marcus qui le prit par le bras, l’emmenant avec lui plus loin alors que des coups de feu se faisaient entendre, rameutant encore plus de Mordeurs. Un campement fut établi, bien que précaire, et les anciens prisonniers cherchaient un échapatoire, certains laissaient sous entendre que l’Ile était le seul moyen de survivre car les créatures ne semblait pas savoir nager. Malheureusement le troisième soir, le campement fut sur le chemin des Mordeurs, et les Nomades perdirent leur leader, laissant la place à la jeune Aloysia. Franck allait partir, mais cette dernière lui demanda de rester, sa confiance ne pouvant être qu’entre ses mains à lui et à la jeune Eleanor Jones. C’est en posant son regard sur les deux jeunes femmes que les plus anciens démons de Franck ressortirent : les belles femmes.

La tempête le sépara du groupe durant quelques heures, les Nomades n’existaient plus, du moins c’est ce qu’il avait entendu dire bien que certains avaient rejoint le Parc d’Attraction. Lui pour sa part eu bien du mal à survivre, il s’amputa de deux doigts qu’un satané rodeur avait réussi à lui mordre, et trouva le repos à la Fabrique de Rhum où il trouva une nouvelle vie.