Je vérifiais le périmètre pendant un long moment. Personne. Personne sur le périmètre de la petite boutique. Il restait des voitures, sûrement encore pleine, mais… Je me foutais de l’essence, de toute manière je me déplaçais surtout à pied et dans les airs. Bien plus simple. Je descendis lentement, troquant mon arc contre deux poignards. Il fallait faire très attention. Je me foutais de l’essence, mais je pourrais peut-être trouver un petit cadeau pour Bruce après son flingue. J’hésitai puis, après un instant de réflexion, sortis son flingue et rangeai un de mes poignards dans l’une de mes gaines. Je pourrais peut-être trouver un jeu, des conneries dans le coin. Je ne regardais pas la nourriture. Nan, je me montrais très prudente.
Je finis par m’enfoncer dans la boutique pour fouiller avant de revenir sur mes pas, j’étais passée dans la boutique et j’avais déniché un bouquin sur la survie en milieu urbain, un autre de blagues nulles et un dernier sur des recettes de cuisine. Ce n’était pas très utile, mais au pire il pourrait s’en servir pour allumer le feu ou se torcher le cul avec. Il trouverait toujours. Ah si ! Et des cierges magiques, il aimait ça alors. Mon sac était léger malgré les livres et tout ça. Je trouvai quelques paquets de pâtes, des céréales. Pas mal, pas mal.
Je ressortis de la réserve, j’avais laissé mon sac ouvert à même le sol. Y avait juste une blondasse beaucoup trop près, j’avais dans ma main une peluche, mais j’avais surtout mon arme que je braquais sur son crâne.
« Helllloooooo ! Don’t move. T’aimerais pas que je te plombe le crâne quand même ? Tu recules loin de mes affaires connasse. T’es qui ? Et tu fais quoi dans le coin ? T’es sur le territoire des Mitans. T’es qui ? D’où tu viens ? »
Si elle touchait à mon matos ça allait mal se passer pour son cul. Surtout si elle tombait sur les scabreux. Fin, entre elle et moi, valait mieux que ça soit elle qui y passe.
Tel un chat, elle déambulait dans les rues de Cancun, discrète et longeant les murs, tout cela dans le but de ne pas se faire voir. La semaine dernière, elle avait déjà été confronté au groupe des Mitans et elle avait fait la connaissance de son chef, Ténèbrus Grimsditch. Une rencontre qui la troublait encore, mais dont elle gardait encore quelques bleus sur sa joue et son corps. Katherine ne voulait pas revivre cet évènement, même si elle avait aimé embrassé le chef de la pègre, elle ne voulait pas le recroiser. C’était beaucoup trop dangereux, pour elle et son fils. Ainsi, elle était partie avec son groupe d’expédition et ils s’étaient de nouveau séparé, dans le but de couvrir le plus de terrain et de trouver du nécessaire dont ils avaient besoin pour leur mode de vie. Tout pouvait être utile à la survie, rien ne devait se perdre. Furtive, elle pénétra chez un vétérinaire. Là-bas, elle pourrait trouver du matériel médical. Cependant, la blonde tomba sur un cabinet qui avait été pillé. En dehors de quelques bandages qui étaient tombés sous des meubles et une paire de ciseau, elle se retrouva bredouille. C’était dommage, mais pas étonnant, Cancun avait déjà été fouillé de fond en comble. Katherine avait compris depuis un moment que les expéditions ne serviraient bientôt plus à rien et que tous allaient devoir vite se mettre à produire de leurs propres mains pour pouvoir survivre. Dépitée, elle sortit dans la rue et regarda aux alentours. Son regard capta une ancienne qui avait l’air intéressante, une librairie. Katherine traversa rapidement la rue. Au loin, elle put voir un rôdeur qui déambulait à la recherche d’une proie à dévorer. Vite fait, elle poussa la porte de la librairie et elle entra sans faire de bruit. Elle prit quelques minutes pour écouter s’il n’y avait pas de bruit à l’intérieur et à pas furtif, elle regarda les rayonnages à la recherche de celui concernant la vie quotidienne. Cuisiner, faire son propre potager en cinquante leçons, vivre en produisant soi même. Les titres étaient nombreux et tout cela laissait du choix à la blonde. Elle prit l’un des ouvrages et commença à le feuilleter quand elle entendit des pas. Elle se retourna et dégaina son arme, tout comme la gamine qui lui faisait face. Le flot de question qu’elle posa ne déconcerta pas Katherine qui ne cessait de regarder les mains de la jeune fille pour voir si elle n’allait pas faire un geste préjudiciable. C’était qu’une gamine, mais elle pouvait être une menace, si elle devait tirer, elle le ferait.
“ La ville appartient à tout le monde et pas seulement aux Mitans.” Commença Katherine tout en ne quittant pas du regard la gamine. “ Je suis seulement venue chercher quelques livres, je ne suis pas ici pour de la nourriture et encore moins pour des armes. Si tu veux, je viens de trouver ce que je cherchais, je le prends et je m’en vais.” Ajouta la blonde qui ne voulait pas que ça dégénère, elle avait un fils à retrouver et elle ne voulait pas qu’il soit privé de sa mère tout cela pour une gamine mal éduquée et impulsive. Katherine rangea son arme derrière elle, mais elle ne leva pas les mains en l’air. “ Regarde, j’ai rangé mon arme, tu devrais en faire de même pour éviter de commettre un geste irréparable.” Elle veillait à laisser ses mains à la vue de la gamine pour que celle-ci puisse voir qu’elle n’était en rien une menace.
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Lun 31 Aoû - 22:51
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Kath
J’avais déjà vu cette nana, j’en étais sûre. De loin peut-être, mais je l’avais déjà clairement vu une fois ou deux. Et toujours dans le coin des mitans. Si elle s’était pas faite chopper par les patrouilles c’était qu’il y avait une bonne raison. Elle se rait pas la dernière pute en date de Grand-Papa Tenebrus ? Je voyais mal Tonton Ethan se taper ce genre de gonzesse. Quoi que je me mêlasse pas du cul de mon oncle et de ce qu’il pouvait faire avec les nanas. Tenebrus plus parce qu’il était le chef et qu’il était pas con et du genre à penser avec sa bite, mais quand même. Je préférais me méfier de cette gonzesse et je resserrais mes doigts autour de mon arme en la regardant droit dans les yeux. Nan, elle, elle puait clairement quelque chose que j’aimais pas. Je l’écoutais sans rien dire. La ville appartient à tous. Ouais ! Bien sûr :
« Va dire ça aux Scabreux. Si t’oses bouger ton p’tit cul sur leur zone. J’suis presque sûre que tu leur sortiras pas ça. »
Elle pourrait plus sortir grand-chose vu que soit elle aurait quelque chose en bouche qui la ferait taire, soit elle serait morte. Enfin, c’était autre chose. Des livres ? Ouais, dans une librairie pas faux. Elle avait la gueule des intellos, j’étais sûre qu’à l’école elle était du genre à avoir des lunettes. Je l’aurais pas frappée, mais j’étais sûre qu’elle s’était faite frappée à l’école. Je penchais la tête sur le côté, ouais elle était sans arme, j’aurais peut-être pu faire ça aussi…
« J’ai déjà vu ta tronche. Tu traînes souvent dans le coin, les patrouilles du coin te laissent passer. Donc me prends pas pour la dernière des connes : tu connais Tenebrus ou des gars hauts placés chez les Mitans. »
Je haussais les épaules avec un petit sourire en coin avant d’attraper du bout du pied mon sac et le tirer vers moi. Je finis par ranger mon arme, merci papa Batman pour sortir un Tanto. Bah quoi ? Papa Batman il aimait pas que sa fifille préférée soit sans arme, puis j’étais clairement plus à l’aise avec une lame dans la main qu’autre chose. Est-ce que j’osais dire que j’étais Mitane ? Valait mieux attendre.
« Tu cherches des bouquins ? Pourquoi première de la classe ? Ça te manque les bonnes notes ? »
J’avais jamais été bonne à l’école. La tronche ça avait toujours était Auka. Pas moi, sauf en sport..
Une arme était braquée sur sa tête, mais Katherine essaya de ne pas perdre son sang froid. C’était une gamine qu’elle avait sous les yeux, une fille qui n’était certainement pas majeure et qui était loin d’avoir l’âge de pouvoir boire de l’alcool, en tout cas dans l’ancien monde. La gamine était vulgaire, elle utilisait un langage très fleurie, qui lui correspondait bien. L’ancienne avocate restait méfiante, même si elle faisait face à une jeune fille, celle-ci pouvait être tout aussi redoutable et dangereuse. N’avait-on pas entendu parler de groupes d’enfants qui survivaient en tuant les adultes ? La fille pouvait être l’une d’elle. La gamine resserra son arme, Katherine en fit de même. Les Scabreux, bien sûr que si elle se trouvait sur leur territoire ou qu’ils venaient à l’attraper, Katherine ne ferait pas long feu. La blonde avait entendu des rumeurs sur ce groupe, elle savait ce qu’ils étaient et pour le moment, elle avait eu de la chance, elle s’était toujours trouvée loin d’eux.
“ Sûrement, une chance que tu ne sembles pas faire partie de leur groupe.” Répondit la blonde d’un ton nonchalant. En tout cas, c’était ce qu’elle avait compris, vu comment la fille décrivait ce groupe, elle ne devait sûrement pas être l’une d’entre eux. Une chance, oui, mais Katherine n’était pas encore sortie de cette impasse. Pour tenter de s’en sortir, la blonde rangea son arme, avec un peu de chance, la fille allait la laisser tranquille si elle voyait qu’elle n’était plus une menace. La vulgarité continua. La fille disait l’avoir déjà vu et aussi qu’elle traînait souvent dans ce coin. Katherine soupira face au langage de la fille et un bref étonnement passa dans son regard quand la fille mentionna Ténèbrus Grimsditch. Puis, elle reprit un visage plus neutre et continua de dévisager la jeune fille impassiblement. “ Moi, je ne t’ai jamais vu par ici.” Commença la blonde avant de marquer un temps d’arrêt et de reprendre d’un ton le plus neutre possible. “ J’ai croisé il y a peu Mr Grimsditch et toi tu le connais ? Tu sais, tu devrais baisser ton arme, la dernière fois que je l’ai croisé, il m’a offert deux peluches pour mon fils de six ans. Je suis pas certaine qu’il apprécierait que tu fasses un nouvel orphelin. ” Etre polie avec la gamine qui usait à chaque phrase une insulte, cela ne servait à rien, autant aller droit au but, surtout si ça pouvait lui faire baisser son arme.
La fille finit par ranger son arme. Katherine acquiesça simplement. A l’intérieur, elle était terriblement soulagée de ne plus avoir une arme braquée sur sa tête. “ Même si l’ancien monde est mort, il recèle de connaissances qui peuvent nous servir aujourd’hui. D’ailleurs, tu devrais prendre ce dictionnaire, cela étofferait ton vocabulaire. Notre société part peut être à la dérive, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut être aussi vulgaire.” Pour illustrer son propos, elle attrapa un dictionnaire et le laissa tomber lourdement à côté du sac de la fille. “ L’avantage, c’est que tu pourrais tuer un rôdeur avec et même assommer un homme.”
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Mar 8 Sep - 7:57
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Kath
Blondie semblait vraiment furieuse et pas contente. Bon en même temps personne ne le serait avec une arme pointée sur le crâne. Et pourtant maintenant c’était une situation normale. Pourquoi s’impatienter ou se mettre en colère ? Nan ! Vraiment, ça servait à rien, à part me donner envie de lui tirer une balle entre les deux yeux, mais ça c’était autre chose. Si elle était une copine de Tenebrus j’allais me faire dézinguer si je la buttais. Donc… valait mieux être prudente, savoir pourquoi elle était là était tout aussi intéressant. Visiblement elle me jugeait comme ne faisant pas partie des scabreux. J’eus un rire, la dernière fois que j’en avais croisé… putain ça remontait. Je haussais les épaules.
« Si tu t’base que sur les apparences pour juger… t’aimes quand même jouer avec le feu. »
J’aurais pu être une scabreuse. C’était pas très important, j’étais une solitaire. Et visiblement je l’ennuyais au vu de son soupir. Ah bah vi ma poule ! Mais j’ai jamais dit que j’étais fun ou quoi que ce soit. Moi je suis là, je survis : tu me casses les couilles tu meurs. C’est rapide. Et sans douleur, promis, la torture c’était pas pour moi, vraiment pas. Jamais vu ? Ouais, c’était pas étonnant, je vadrouillais jamais dans les mêmes coins ou jamais de la même façon que les autres. Question de survie et la preuve : ça marchait plus tôt bien !
« Ouais, je sais. »
Bon et OK, elle connaissait grand-papa Tenebrus, ça passait, je rangeais mon arme en haussant les épaules. Vrai qu’il m’en voudrait un peu, il faudrait donc que je la butte pas trop. Je ne fis qu’un simple sourire : et ouais : je connaissais pas trop mal Grand-père. Mais j’allais quand même pas lui dire que je le connaissais comme ça. Nan, valait mieux être distante.
« Je fais souvent affaire avec lui. »
Mais si grand-père lui faisait… confiance ? Ou la tolérait, je pouvais bien faire de même, enfin, ne pas la butter pour rien. Dictionnaire ? Nan, mais ça va mon vocabulaire ? Je l’emmerde aussi ! Il est très bien, et vulgaire, vulgaire… Ça va, y avait pire. J’arrêtais du pied le dictionnaire sans même le regarder :
« Ou en faire un bon feu. Veillez me pardonner, ô comtesse, mais contrairement à vous, je ne suis qu’une humble de la plèbe, je n’ai point eu des parents aimants et polis pour m’apprendre à avoir un vocabulaire aussi noble et distingué que vous. »
Et je lui fis une révérence outrageusement ridicule. À se demander comment mon père et Ethan pouvaient être frères au vu du décalage. Après c’était comme ça, ça faisait partit de ma manière d’être, pas sûre de pouvoir la changer un jour..
La blonde était clairement en position de faiblesse, elle en avait conscience, mais elle ne voulait pas le montrer. Même si elle n’avait plus son arme pointé sur la jeune fille, elle espérait qu’un coup de folie ne passe pas à l’esprit de cette dernière et qu’elle lui tire sommairement une balle dans la tête. Dans sa poitrine, son coeur battait à la chamade. Dans son esprit, elle se disait qu’elle espérait pouvoir embrasser Jemy ce soir avant qu’il aille se coucher. L’ancienne avocate garda son calme et préféra montrer qu’elle n’était pas une menace pour la fille, seulement une personne de passage, qui s’était trouvée dans les rues de Cancun dans le but de se ravitailler. “ Nous vivons déjà dangereusement, vivre avec le feu n’est qu’une difficulté parmi tant d’autres.” Répliqua Katherine qui avait été piqué au vif par cette gamine beaucoup trop impolie à son goût. En tout cas, en ce qui concernait cette qui lui faisait face, elle avait tout d’une personne qu’il valait mieux éviter de côtoyer, mais Katherine était certaine que sous cette couche de dure, la fille était une personne intéressante, qui pouvait être gentille. Elle était seule, une solitaire, mais une fille qui avait dû avoir une famille. Pour être arrivé jusqu’ici, elle était certainement passée par de dures épreuves.
Etrangement, l’ancienne avocate et la petite malpolie se trouvèrent un point commun Ténèbrus Grimsditch. Pour une fois que ses relations dans ce monde pouvait lui servir. Katherine mit donc en avant le fait que le parrain de la pègre fut aimable avec elle et avait même offert un cadeau à son fils. La fille lui répondit en échange qu’elle faisait affaire avec l’homme. Quels genres d’affaires se demanda Katherine ? Non en fait, elle préférait ne pas savoir. Elle savait que l’homme ne devait pas être clair, comme beaucoup de monde dans cette ville, mais elle préférait ne pas avoir connaissance de ses méfaits.
“ Arrête de te donner un genre qui ne te convient pas.” Coupa Katherine qui n’appréciait pas le manque de respect dont la fille faisait preuve. Pourvu que Jemy ne devienne pas ainsi quand il sera adolescent. “ Peut-être que tu vois de ces livres un bon bûcher, mais ce n’est pas mon cas. Plus tard, nous ne pourrons plus vivre de ravitaillement et il faudra bien se débrouiller de nos propres mains. Ces livres seront utiles.” L’ancienne avocate parlait toujours sur un ton calme, mais on pouvait y déceler de l’agacement. “ Je m’appelle Katherine.” Ajouta la blonde qui aimerait bien connaître l’identité de celle qui lui faisait face et qui avait voulu lui tirer une balle dans la tête.
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Mar 29 Sep - 22:37
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Kath
Je haussais les épaules sans rien dire, jouer avec le feu, jouer avec la vie… C’était bien plus drôle de jouer avec la vie des autres. J’avais parfois la sale impression de danser sur un fil beaucoup trop fin pour mon propre poids de n’avoir rien ni personne pour me rattraper en cas de chute. Où était ma sœur, mon frère ? À qui je manquerais si je devais mourir ? Qui allait se souvenir de moi ? Un visage derrière une vitre… Rien d’autre. Une main plaquée sur une vitre… Une photo sur papier glacé, un visage derrière une vitre, la vitre d’un cadre. Je ne voulais pas être uniquement un souvenir. Je voulais marquer l’histoire… ou ce qu’il en restait de ma marque. Je haussais donc les épaules, laissant juste un masque moqueur sur mon visage :
« À jouer avec le feu, la mort… tout ça, autant en profiter pour vivre. »
C’était une manière de vivre aussi. Y avait pas trop le choix après tout, fallait que je reste en vie… Le plus longtemps possible. Je haussais un sourcil à sa remarque avant de ricaner. Me donner un genre ? S’il fallait se donner un genre… Je serais morte si c’était qu’un genre, c’était ma vie qui faisait ça, je préférais même pas penser à tout ce que j’avais en tête : je voulais juste vivre et montrer ce que je pouvais faire au maximum.
« Un genre ? Sérieusement ? »
Putain si c’était ça pour vivre… n’importe quoi, j’étais très heureuse de vivre comme ça d’être comme ça et d’être celle que j’étais. Et j’emmerdais royalement le reste du monde ! Je secouais la tête pour chasser les mèches de mon visage. Je l’écoutais vaguement en haussant les épaules.
« S’tu le dis. »
J’en avais un peu rien à foutre, j’avais ma propre manière de survivre je préférais rien savoir et surtout pas m’encombrer l’esprit avec elle, ça servait à rien de la connaître plus que ça. De toute manière… Un cadavre, ou un futur cadavre ou zombie ça serait à rien de faire connaissance. Je haussais les épaules sans rien dire. Son nom. Son nom ? Katherine. OK. Le nom d’une première de la classe quoi, je me grattais la joue machinalement.
« Akiak. »
Dix contre elle que soit elle allait pas réussir à prononcer, elle allait poser une question de « Où ça vient bordel de merde ? » Enfin, je m’en foutais royalement.
« Et donc t’es toute seule ? Une solitaire et t’es pote avec Tenebrus ? Intéressant ! »
“ En profiter oui, mais tout en évitant d’éliminer des innocents.” Elle n’avait pas le visage d’une criminelle après tout. Katherine avait compris que la jeune fille avait agi impulsivement, dans un geste de protection, ce qui questionnait l’ancienne avocate sur le passé de celle-ci. Pour être comme ça, elle avait dû en baver, c’était certain. “ Enfin, je te mets juste en garde sur le fait qu’une balle peut vite partir et que celui qui peut la recevoir peut être innocent.” Même si dans cette ville où vivait majoritairement des criminels, il était difficile de trouver des innocents. “ Tu as raison d’être prudente.” Encore plus en étant aussi jeune et en étant une femme. Les Scabreux n’étaient jamais loin, les types de ce groupe adorerait profiter de la jeunesse de cette jeune fille. Un frisson parcourut Katherine qui craignait aussi de tomber sur de telles personnes. Pour le moment, elle avait eu de la chance, mais elle se savait pas assez protégée. La plage était vulnérable et elle-même, malgré sa ruse et son intelligence ne ferait pas le poids face à un ancien criminel. Katherine préféra ne pas renchérir sur le comportement de la jeune fille. Elle était jeune et ne devait sûrement pas encore assez accepter les critiques. Si elle continuait, elle savait qu’elle aurait affaire à un mur, donc autant rester bienveillante et amicale pour ne pas faire de cette fille son ennemie. Akiak ? Voilà un prénom bien étrange, surtout quand on comparait avec le sien, mais aussi avec ceux que portaient ses frères et soeurs. Les parents de la jeune fille devaient être des originaux, ce qui intriguait encore plus Katherine. “ Je suis contente de mettre un prénom sur ton visage Akiak et aussi de te connaître. Tant que tu ne braques pas une arme sur ma tête.” Elle fit un léger sourire et écouta les questions de la petite brune qui voulait sûrement en apprendre plus sur elle. C’était légitime, elle-même avait beaucoup de questions à poser à la jeune fille, mais elle préféra les laisser de côté. “ Non je ne suis pas seule, mon fils, qui a six ans, est toujours avec mois, il est actuellement avec notre groupe.” Répondit la blonde qui pour le moment ne voulait pas donner d’indications sur leur lieu de vie. “ En ce qui concerne Ténèbrus Grimsditch, je l’ai rencontré une fois et il a tenté de me faire amener dans son Hôtel, je suppose donc que nous ne sommes pas en mauvais terme.” Ce qui était certain au vu des baisers qu’ils avaient échangé lors de leur unique rencontre. Katherine chassa cette idée pour demander à Akiak où est-ce qu’elle vivait. “ Tu vis à l’Hôtel ? “ Ce qui semblait logique puisqu’elle connaissait le parrain de la pègre.
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Dim 18 Oct - 15:35
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Kath
« Genre, y a encore des gens innocents das c’monde de merde ? »
J’eus un ricanement, peu convaincue à ce qu’elle disait. Personne n’était innocent dans ce monde. On tuait dès qu’on savait marcher, alors non, personne était innocent. Enfin bon, je rangeai quand même mon flingue, j’allais pas gaspiller mes balles pour une blondasse, au pire je lui arracherais la gorge. Enfin techniquement, on allait pas s’étrangler et se massacrer out de suite. Surtout qu’elle semblait être amie avec Ténébrus. Je haussais les épaules : il n’y avait toujours personne d’innocent. Même pas un enfant : on naissait corrompu maintenant. C’était évident. Prudent… C’était pas ce que dirait Tenebrus, clairement pas. Ni lui, ni Ethan. Mais qu’elle me pense prudente, c’était son affaire. Qu’elle pense ce qu’elle voulait, je m’en tapais ! Je finis par lui filer mon prénom, pour une fois ça prononçait bien mon prénom. Je haussai un sourcil à sa remarque.
« Sait-on jamais, connaître un nom n’empêche pas de braquer une arme sur le crâne de quelqu’un. »
Ça non ! Ça pouvait même aider ! Mais c’était tout à fait autre chose. Je ne croisais pas mes bras sur ma poitrine, j’avais toujours besoin de mes deux bras et mes deux jambes au besoin pour me déplacer rapidement. Je hochais la tête, un groupe… un groupe ?! Avec un môme ?! Bordel ! Mais il avait survécu ? Et bah, sale gosse il était tenace ! Il irait loin. Groupe… Donc potentiellement une alliance avec les Mitans ? Étrange, mais tout à fait possible. Je me mordis les joues sans rien dire en continuant de l’écouter. Tenebrus la voulait. Pourquoi ? Sa plastique ? Son intelligence ? Peut-être. Je hochais la tête avant de ricaner à sa remarque.
« Nan, je suis une solitaire moi ! Je vis pas là-bas. Mais on fait affaire souvent, Ténébrus m’aime bien et Ethan aussi. »
Ethan était mon oncle, mais j’allais pas non plus en parler ! Je l’observais avec attention, penchant la tête sur le côté. Groupe, Gamin… Elle était toute seule…
« Pourquoi Ténébrus t’a voulu à l’hôtel ? T’as des capacités spéciales ? À part tes connaissances dans le jardinage. »
J’avouais qu’imaginer un potager sur le toit de l’hôtel serait peut-être intéressant… P’tre qu’il faudrait que j’en parle à Ténébrus de quelques idées pour l’hôtel. Ça pourrait être très utile… Je repris la parole :
« Et ton groupe ? Il en pense quoi que tu fasses copain copain avec Tenebrus ? »
“ Ca existe, il suffit de chercher.” Répondit Katherine qui n’était pas aussi pessimistes que la jeune fille qui lui faisait face. Le mal n’était pas en tous, l’innocence pouvait encore exister dans quelques rares personnes. Son fils en était la preuve actuellement et Katherine ferait tout pour qu’il garde cet aspect de sa personnalité le plus longtemps possible. Katherine ne se formalisait pas du comportement de la jeune Akiak. Elle avait compris que cette jeune fille était loin d’être innocente. Elle avait dû subir dans cette vie et probablement dans l’ancienne, ce qui l’avait rendu ainsi. Froide, sans remord et avait aucun scrupule. Katherine avait compris que la petite brune aurait pu l’abattre de sang froid juste parce qu’elle avait haussé un sourcil. Heureusement, la fille ne l’avait pas fait et elle essayait d’entretenir avec elle une conversation civilisée. “ J’espère bien que tu ne feras plus en ce qui me concerne, je trouverais cela déplaisant de braquer à nouveau mon arme toi.” Ajouta la blonde tout en regardant sans exprimer la moindre émotion la jeune Akiak. La plus jeune posait beaucoup de questions à propos de Ténèbrus Grimsditch que l’ancienne avocate avait rencontré qu’une seule fois pour le moment. Katherine ne voulait pas trop s’étendre sur le sujet, surtout que c’était encore très embarrassant pour elle d’admettre qu’elle avait aimé passer du temps avec le mafieux. La jeune fille lui indiqua qu’elle était une solitaire et que Ténèbrus l’aimait bien, tout comme la fameux Ethan que Katherine avait aperçu le jour de sa rencontre avec l’homme. Faire affaire ? Katherine préférait ne pas savoir de quoi il en retournait. Ces affaires ne devaient en rien être légales dans leur ancienne vie. " Comment arrives-tu à te débrouiller toute seule ? " Demanda Katherine dévia la question sur un sujet qui l'intriguait. Pourquoi Ténèbrus la voulait ? Katherine avait déjà une réponse bien précise en tête, mais elle ne la formulerait pas auprès d’Akiak. Toutefois, la question amusa beaucoup l’ancienne avocate qui lui retourna en posant une toute autre interrogation. “ Tu devrais lui demander, puisque moi même je ne connais pas la réponse et comme j’ai décliné l’invitation, je ne compte le revoir de sitôt.” Et ce n’était sûrement pas pour ses capacités en jardinage. Katherine n’en avait jamais fait, c’était plus son père qui aimait mettre les mains dans la terre. Son groupe ? Bien entendu, la blonde ne les avait pas informé de son entrevue avec le chef des Mitans. Cette information n’était guère utile pour eux et elle n’avait rien apporté à l’ancienne avocate. Elle avait fait le choix de maintenir la distance avec cet homme et donc de ne plus le revoir. “ Je ne l’ai vu qu’une seule fois, je doute que l’on soit copain-copain comme tu le dis Akiak et si tu veux le savoir, je n’ai parlé à personne de cette rencontre, puisqu’elle était sans importance.” Vraiment ? En tout cas, c’était bien ce dont elle voulait se persuader.
