Le brun la regarda d’un air faussement outré ! Est-ce qu’il ralait lorsqu’elle prenait un nid de poule et que la voiture en ressortait abimée ? Bien sur ! Mais … mais l’utiliser comme arme contre lui ! Oh que c’était petit ! Puis il n’avait renversé qu’une dizaine de rodeurs par mégarde, ce n’était pas sa faute si parfois ces imbéciles voulaient changer de direction sans mettre de clignotant ! Mais l’air outré avait vite disparu en la voyant faire une nouvelle grimaces, et James ne put que rire en la voyant tirer la langue. Oh une magnifique langue … même deux, parce qu’il lui renvoyait la même image, rigolant de bon chœur. Sarah était parfaite, elle ne s’en rendait pas compte elle-même, mais elle était tout simplement unique aux yeux du jeune Hargreaves et des instants comme celui-ci le poussait à être encore plus fou d’elle ! Il en oubliait même qu’elle avait eu cette relation avec son meilleur ami, puis David l’avait charmé juste pour se prouver à lui-même qu’il pouvait avoir plus de sex-appeal que James. Le moment de légèreté s’était transformé en moment de nostalgie, resserrant sa poigne sur le genou de Sarah, il pensait à Monsieur Wilson, au fait qu’il lui disait sans cesse de se couper les cheveux et Sarah avait posé ses yeux sur sa tignasse brune. « Je vais finir par les avoir aussi long que ceux de Jésus. C’est ma mère qui serait contente, tu te souviens, elle voulait sans cesse que je l’accompagne à l’église. Bizarrement, le Père voulait que je fasse la quête lorsque j’étais là. » Et pour cause, toutes les petites mamies mettaient plus d’argent dans la quête lorsqu’il la faisait. Allez savoir pourquoi !
Sarah pianotait sur le tableau de bord, mais les fréquences ne venaient plus, symbole que leur ancienne civilisation disparaissait petit à petit. Les satellites étaient encore dans les airs, mais pour combien de temps ? James tenait de se redonner du courage à lui-même, sachant qu’il ne fallait pas qu’il montre ses faiblesses et ses doutes devant Sarah. Elle le regardait d’ailleurs en souriant, avant de ne tomber sur un historique de sms relié au véhicule, et James préféra ne pas tout lire, ne pas avoir ce pincement au cœur à se demander comment allait Laura. Il espérait juste la revoir d’ici peu de temps, elle lui manquait terriblement, ses parents aussi lui manquaient. Alors il s’était enfoncé dans le fauteuil, la regardant avec un sourire, la faisant rire en lui affirmant qu’elle était très belle, cherchant à se détendre, riant à sa remarque. « Pourquoi ? Tu penses que j’ai eu combien de « nanas » comme tu dis ? » En vrai, quelques unes, dont cette histoire avec les trois filles qui avait rendu David fou de jalousie. Il savait qu’aucune de toutes ses filles n’arrivaient à la cheville de Sarah, mais jamais il n’avait osé lui avouer.
Il se sentait bien, sa main sur la cuisse de la jeune femme, alors qu’elle lui signalait qu’il ne leur restait plus qu’à vérifier les sacs et la carte avant d’y aller, laissant percevoir un peu de doute, et James la regarda, serrant un peu sa main, le contact des deux peaux l’une contre l’autre, la regardant avec douceur. « Ne te fais pas de soucis, tout va bien se passer, on est ensemble d’accord ? On peut tout faire ensemble. » Il avait enlevé sa main, lui remettant une mèche derrière l’oreille, lui souriant d’un air convaincu car il l’était réellement. Il avait une confiance aveugle en elle.
Couper ses cheveux … jamais ! Et Sarah le savait elle s’était assez moqué de lui lorsqu’il changeait de coupe. Puis, James savait qu’elle aimait bien sa tignasse, donc tout lui donnait envie de continuer de la garder. Ils discutaient de leur passé, toutes les fois où il était allé à l’église et où sa mère avait insisté pour qu’il fasse la quête en compagnie du curé. Oui, en y pensant, il y avait bien un lien sur les donations plus nombreuses lorsqu’il la faisait, il se souvenait bien des petites mamies qui lui demandaient de repasser, et avec le recul, James comprenait. Il rigolait en regardant Sarah lui parler avec sarcasme et ironie, un sourire en coin sur les lèvres légèrement moqueur, allant jusqu’à suggérait que même le curé fantasmait sur lui, ce qui le fit encore plus rire. « Toutes les nanas ? Je ne crois pas t’avoir fait craquer une seule fois depuis qu’on se connait ! Quant au Père Gabriel, laissons-le en paix, il était trop gentil avec moi, jamais il ne m’en a voulu de ne pas venir au catéchisme, il disait même à ma mère que j’y allais pour qu’elle ne me punisse pas ! » A croire que c’était le petit quart d’heure « procès de James », un procès gentillet bien évidement, car après avoir suggéré qu’il plaisait aux mamies et au curé, Sarah en était venue à parler des conquêtes qu’il avait pu avoir avant. Dans son esprit, aucune déjà à l’époque ne pouvait rivaliser avec la brune, mais elle avait malheureusement choisi David à l’époque, et même si James avait eu quelques aventures, certaines étaient fausses, de pures spéculations de jalousie de la part des autres garçons qu’il avait de nombreuses fois démentis, tout comme quelques dires de jeunes filles pour bien se faire voir, mais des histoires fausses quand même.
Sarah avait hoché la tête, affirmant ne pas savoir combien il avait pu avoir de filles dans son lit, et le regard de James fut très doux sur elle. Un sourire léger sur son visage, à croire qu’elle avait presque une petite pointe de jalousie, mais ça ne lui déplaisait pas. Lorsqu’elle parla de Mallory, James eut un nouveau rire, serrant sa main sur la cuisse de Sarah, en la regardant droit dans les yeux. « Déjà, je peux t’assurer que Mallory valait largement un 9, voir même un bon 10, mais que dans la notation, je t’aurai facilement donné bien plus. Ensuite, non, je n’ai pas de listes, pourquoi, tu en as une toi ? Et pour finir … je n’en ai pas eu tant que ça. Les garçons étaient jaloux, et les trois filles étaient des amies de Laura par exemple. Il ne s’était rien passé ce soir là quand David est arrivé, mais tu sais bien comment il était avec ces sujets là … » James avait quitté la cuisse de son amie, rejoignant ses cheveux pour tenter de la mettre en confiance, bien que le brun voyait pertinemment qu’elle n’était pas à l’aise avec cette sortie. Si seulement ils avaient su qu’ils tomberaient sur les Scabreux … mais c’était des choses impossibles à prévoir, alors James déposa ses lèvres sur le front de Sarah, avant de quitter le véhicule.
Vérifier les sacs, prendre la carte, regarder que les armes soient bien là, puis espérer ne pas faire de mauvaises rencontres. En tout, cinq minutes avant de quitter cette agréable maison pour faire une expédition, puis revenir très vite.
Qui ne dit mot consent ? James n’aurait probablement jamais sa réponse à savoir s’il avait déjà réussi à faire craquer la jeune femme. Lui avait immédiatement craqué pour la jeune brune, mais son meilleur ami avait été plus prompt que lui à la séduire, les deux caractères étaient assez différents, et Sarah avait préféré celui de Nate. Si seulement elle savait que le blond n’était en fait qu’un être vil et méprisable, qui ne pensait qu’à lui sans se soucier du malheur des autres … l’aimerait-elle encore en sachant qu’il avait été prêt à l’abandonner et à la sacrifier pour survivre lui ? Qu’importe, le brun lui avait fait un sourire, continuant de discuter du Père Gabriel et de sa gentillesse que le jeune Hargreaves n’avait jamais pensé avec des arrières pensées. A présent, tout en discutant, les choses pouvaient sembler bien différentes, après tout pourquoi tant de gentillesses ? Et pourquoi Sarah venait de lui mettre cette idée dans la tête ?! « Je préfère me dire que ça a été fait par bonté d’âme … et donc qu’il est tranquillement assis avec Saint Pierre. » James avait ri, pauvre Père Gabriel, avant qu’ils ne continuent de discuter ensemble et que le sujet ne se décale vers les conquêtes que l’un et l’autre avaient pu avoir.
Oui, il y avait eu ce système un peu sexiste de classifications, mais les femmes aussi le faisaient ! Sarah avait levé les yeux au ciel, affirmant qu’elle n’avait pas eu suffisamment de conquêtes pour les classer et que ce serait vite fait, avant de glisser que ses amis ne devaient pas être jaloux sans raisons. « Les filles m’appréciaient bien parce que je les respectais, je n’aimais pas voir mes potes être de vrais connards avec elles. Surement pour d’autres qualités aussi, mais je n’en sais rien. Les gars étaient jaloux parce que j’arrivais presque tout le temps à avoir de belles copines, même si je n’ai pas eu forcément la plus belle, pourtant ce n’était pas et ce n’est toujours pas mon critère premier lorsque je m’intéresse à une fille. » Non, l’intelligence, la discussion, la classe, l’humour, bien d’autres critères que ceux un peu trop stéréotypé de ses anciens amis. Qu’étaient ils devenus ? James avait envie de croire que certains étaient encore en vie, qu’ils tentaient tous de vivre ou de survivre, mais il se faisait que très peu d’espoir quant à leurs survies. Ces mêmes amis qui l’avaient taquiné assez longuement lorsque les trois amies de Laura étaient sorties de sa chambre devant Nate, et que ce dernier s’était empressé d’en parler.
Oui, cet évènement là, Sarah avait dû en entendre parler des dizaines de fois, mais qui lui avait un jour demandé sa vérité ? Tous s’étaient basés sur les dires de Nate. Les yeux du brun s’étaient plissés dans un sourire, ses lèvres s’étirant jusqu’à dévoiler ses dents blanches. « Y’a rien à dire, elles ont juste dormi dans ma chambre. Justement, il n’y a pas de détails sordides. » Les détails sordides, c’était Nate qui avait voulu les créer, pour que la réputation d’homme à femme de James continue, parce qu’il était peut-être jaloux de penser que son meilleur ami ait pu vivre une nuit de folie en compagnie de trois jolies demoiselles. Son meilleur ami avait toujours aimé plaire, il avait toujours aimé passé du bon temps. James l’avait pensé sérieux avec Sarah, avant de déchanter malheureusement. S’il avait su que Nate avait eut une liaison avec Laura, les choses se seraient passés bien différemment encore. La réponse au tac-o-tac de Sarah concernant Nate eut le don de surprendre James qui en fut un peu bouche bée.
Ainsi, c’était l’idée que Sarah se faisait de lui. Dépravé. « Non, à vouloir en faire trop, à en dire trop également. » Et à être terriblement jaloux de la situation de James qui « pouvait faire ce qu’il voulait sans devoir de comptes à personne ». Mais pourquoi dire du mal d’une personne morte ? Il fallait plutôt garder les bons souvenirs.